Baisse des tarifs ADSL de gros : France Télécom doit revoir sa copie

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Selon l’ART, les propositions de baisse des offres ADSL de gros, présentées par France Télécom, pourraient « déstabiliser » le marché du haut débit au détriment de l’extension du dégroupage.

Dans un avis en date du 20 juillet, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) a refusé d’homologuer les propositions de France Télécom relatives à la baisse de ses deux offres ADSL de gros : Accès IP/ADSL/ d’un côté et Collecte IP/ADSL de l’autre. Les projets de l’opérateur historique seraient susceptibles de « déstabiliser le marché » du haut débit en France et pourraient « stopper rapidement l’extension géographique du dégroupage ».Le principal point d’achoppement porte sur le déséquilibre entre les baisses importantes liées aux offres ADSL de gros consenties sous l’option 5 (qui concerne 80 % des FAI s’appuyant toujours sur le réseau France Télécom, dont Wanadoo) et l’absence de contre-parties pour les opérateurs alternatifs. Des acteurs comme Neuf Télécom ou Free, qui favorisent le dégroupage pour s’affranchir des tuyaux de l’opérateur historique, ne seraient pas en mesure de suivre la cadence en cas de chute prononcée des prix de gros ADSL. C’est la principale crainte de l’ART. Dans son avis, l’organe d’arbitrage du monde des télécoms met en exergue un risque de « déstabilisation du marché » en cas de baisse de 30 % des tarifs de la collecte. D’un côté, les clients FAI de France Télécom se montrent ravis de baisse significative des tarifs de gros IP car ils pourraient répercuter sur leurs offres grand public. Mais, de l’autre, les opérateurs dégroupeurs déchantent car ce schéma met à mal leurs efforts d’investissement dédiés à monter leurs propres réseaux télécom. En guise de conclusion, l’ART estime que « les propositions tarifaires de France Télécom ne sont pas motivées par un besoin de dynamisation du marché de détail ». En arrière-plan, l’organe de régulation des télécoms souhaite ralentir le mouvement alors qu’il a entamé fin juin une consultation publique sur l’analyse des marchés de gros du dégroupage de la boucle locale et de l’accès large bande. « Le manque de cohérence et de transparence des décisions tarifaires est en décalage avec les principes qui seront mis en oeuvre dans le nouveau cadre règlementaire », estime l’ART.Petite consolation pour France Télécom et ses clients FAI : l’opérateur a obtenu le feu vert pour une baisse de l’accès IP/ADSL 2.048 Kbit/s jusqu’au niveau actuel de l’accès 1.024 Kbit/s, soit 20 euros par accès et par mois, frais d’accès au service non compris. Une décision qui devrait favoriser des opérations de fidélisation à destination des clients finaux : un haut débit rehaussé pour un prix d’accès similaire.


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