Banque en ligne : même Sony s’y met
Sony va ouvrir Sony Bank, une banque en ligne destinée au marché nippon dans un premier temps, qui devrait ouvrir ses portes (virtuelles) en juin prochain. En France, d’ici quelques semaines, ZeBank, filiale des groupes Arnault et Dexia qui doit ouvrir d’ici un mois, s’affichera comme le premier hypermarché financier en ligne. Deux initiatives issues du monde non bancaire qui préfigurent peut-être la banque du Net de demain.
Sony vient de déposer une demande de licence bancaire en vue d’ouvrir une banque en ligne. Le projet n’est pas nouveau puisque fin 1999, le géant de l’électronique avait déjà fait part de son intention (voir édition du 13 décembre 1999). La Sony Bank, qui sera associée à la Sakura Bank (16 %) et J.P. Morgan (4 %), devrait ouvrir ses services dès le mois de juin prochain pour s’adresser au marché japonais dans un premier temps. Avec un capital de départ de 37,5 milliards de yens (2,25 milliards de francs environ), Sony Bank espère atteindre 400 000 ouvertures de comptes dans les trois ans et 600 000 au bout de cinq ans pour des dépôts respectivement de l’ordre de 600 et 1 000 milliards de yens (36 et 60,55 milliards de francs). Cette banque électronique proposera de nombreux services financiers dont les comptes courants, les transactions boursières, le paiement de factures, le crédit, etc. Cette stratégie vient conforter le géant de l’électronique dans ses récentes diversifications. Sony a déjà ouvert une filiale spécialisée dans l’assurance vie, l’assurance dommage et le courtage en ligne qui représentent 5 % du chiffre d’affaires du groupe. La Sony Bank n’aura aucune agence et s’appuiera exclusivement sur Internet pour « des services financiers personnalisés ». Bientôt, la PlayStation ne servira plus seulement à jouer à Tekken Tag Tournament mais, pourquoi pas, à effectuer ses virements.
En France, ZeBank, le premier hypermarché financier, doit ouvrir ses portes dans quelques semaines bien qu’aucune aucune date ne soit officiellement avancée. ZeBank offrira cinq services financiers : le compte bancaire, la bourse en ligne, l’épargne, l’assurance et le crédit. A la différence d’une banque traditionnelle, ZeBank commercialisera plusieurs marques de produits financiers, y compris en marque blanche (c’est-à-dire des produits ou services sous sa marque, développés par d’autres). Initialement prévu en avril 2000, le lancement avait été repoussé pour des raisons « technico-stratégiques ». « Au départ, nous avions décidé d’ouvrir les services les uns après les autres », nous explique-t-on chez ZeBank, « mais des études nous ont révélé que les clients potentiels préféraient s’appuyer sur une gamme complète de services, ce qui nous a obligé à développer intégralement la plate-forme informatique », d’où le retard de l’ouverture.
ZeBank proposera des services à des prix très compétitifs
A l’image de Sony, ZeBank n’est pas une filiale d’un groupe bancaire mais d’Europ@web, la plate-forme Internet du groupe Arnault (80 %) et de Dexia (20 %), qui vise les 60 000 comptes ouverts d’ici un an. Pour attirer la clientèle, ZeBank s’appuie sur des tarifs réduits. « L’idée n’est pas de casser les prix mais de les rendre compétitifs », explique la porte-parole du supermarché bancaire virtuel. Pour cela, ZeBank se passera d’un réseau d’agences pour s’appuyer uniquement sur le téléphone et Internet afin de réaliser des économies de fonctionnement dont bénéficieront les produits commercialisés. Résultat, la carte bancaire internationale à débit différé est proposée à 140 francs contre 270 francs environ chez certaines banques traditionnelles (mais il s’agit évidemment d’un produit d’appel très en vue). Quant à l’aspect virtuel qui pourrait effrayer les non-spécialistes du Net, chez ZeBank, on se veut confiant : « C’est vrai que l’idée du « tout-virtuel » est encore un frein psychologique, mais cela évolue très vite. » 7 000 personnes se seraient déjà préenregistrées.
Pour en savoir plus : Le site de ZeBank