Banque Populaire attrape le train du retrait bancaire par smartphone
Banque Populaire lance à son tour un service de retrait d’espèces sans CB. Quel positionnement face aux offres existantes ?
S’affirmer sur le terrain de la proximité tout en développant le réflexe digital : c’est l’un des grands axes du plan de transformation* que BPCE a enclenché pour la période 2017-2020.
Le lancement de SM@RT’retrait s’inscrit dans cette logique.
Le groupe mutualiste destine cette offre aux clients Banque Populaire (9,2 millions au dernier pointage). Il la présente comme un « service de dépannage » permettant de retirer de l’argent au distributeur sans carte bancaire.
L’opération se fait en l’occurrence par smartphone : l’utilisateur obtient un « jeton » à 9 chiffres qu’il saisit sur l’automate, en complément à un code PIN.
D’autres initiatives
La Caisse d’Épargne – rattachée au même groupe – propose depuis l’été dernier un service similaire. On mentionnera aussi le Crédit Mutuel – CIC, qui s’y était mis dès 2014 avec e-Retrait.
Le dispositif de Banque Populaire a la particularité d’éliminer le canal SMS pour la communication du jeton : tout se passe dans l’application que peuvent télécharger, sur iOS et Android, les utilisateurs du service de banque à distance Cyberplus.
Tous les clients majeurs disposant d’au moins 6 mois d’ancienneté peuvent bénéficier de SM@RT’retrait, à condition d’avoir renseigné une adresse e-mail et un numéro de téléphone mobile valides.
Les mineurs ne sont pas les seuls à devoir se rendre en agence pour activer le service : il en va de même pour les populations considérées comme « fragiles » au sens où elles ont des difficultés dans la gestion de leur argent.
« Voyez en agence »
Le code PIN à saisir en complément aux jetons est envoyé par courrier postal après souscription sur smartphone. Il n’est pas lié à celui de la CB, que Banque Populaire a intégralement dissociée de l’offre : d’une part, les opérations se font sans impacter le plafond de retrait ; de l’autre, le service est accessible aux clients qui n’ont pas de carte.
À l’activation, on est sur un maximum de 4 retraits par mois, pour un montant pouvant aller jusqu’à 80 euros par opération. Ce qui, selon Banque Populaire, « correspond à l’usage maximal constaté ».
« Si le client souhaite bénéficier d’options différentes [notamment un plafond par retrait ajustable jusqu’à 300 euros], il devra contacter son agence afin de définir avec elle ses besoins spécifiques », est-il précisé dans le descriptif du produit.
Un jeton est valable 24 heures à compter de la date choisie pour le retrait, qui peut s’effectuer jusqu’à J+5, dans l’un des 4 000 distributeurs du réseau Banque Populaire – hors BRED Banque Populaire. Il est possible de l’annuler dans l’application, laquelle totalise, à fin janvier, 2,3 millions de téléchargements.
Qu’en est-il en termes de tarification ? Banque Populaire entretient le flou. Du côté de la Caisse d’Épargne, l’approche est différente selon les régions : gratuit ou 1 euro par retrait. Chez Crédit Mutuel – CIC, on en est à 2 euros par opération et une CB est nécessaire.
* Un projet stratégique qui implique un programme de digitalisation des métiers, une réduction des coûts globaux et une rationalisation de l’organigramme : il est prévu d’investir 750 millions d’euros sur le volet digital, mais aussi de fermer, sur trois ans, un peu plus de 400 points de vente ; et de ne pas remplacer plus d’un tiers des 11 000 départs attendus d’ici à 2020.
Crédit photo : groupe BPCE