Permettre un traitement plus rapide et moins onéreux des paiements transfrontaliers en réduisant, grâce à un registre décentralisé, le nombre d’intermédiaires impliqués dans le processus.
IBM et J.P. Morgan ont récemment communiqué sur leurs projets respectifs dans le domaine.
R3 vient de faire de même. Le consortium, au sein duquel la société du même nom a réuni une centaine de banques, prévoit de lancer, d’ici à la fin de l’année, un prototype basé sur sa plate-forme Corda.
Cette dernière, présentée comme une « blockchain alternative » spécifiquement adaptée aux besoins de l’industrie financière, est passée début octobre en version 1.0, un an environ après sa mise en open source – le code ayant été reversé au sein du projet Hyperledger.
Dans le cadre de la démarche officialisée ce lundi, Corda servira à la fois à représenter et à transmettre des instruments financiers. En l’occurrence, des devises fiat comme l’euro et le dollar, dont l’émission, comme l’échange, sera simulée sur le registre décentralisé. Mais aussi, à terme, les crypto-monnaies qu’émettraient les banques centrales.
Une vingtaine de banques sont impliquées dans la démarche, dont Barclays, BBVA, HSBC, Natixis, U.S. Bank… et le groupe allemand Commerzbank, qui a effectué, le mois dernier, l’échange, sur Corda, d’un ECP* à échéance de cinq jours pour une valeur de 100 000 euros.
R3 avait présenté, dès octobre 2016, les résultats d’une expérimentation dans un scénario d’échanges transfrontaliers, mais sur la base du protocole Ripple.
Une douzaine de banques membres du consortium avaient alimenté leurs comptes nostro avec la crypto-monnaie associée (le XRP) plutôt qu’en devises fiat.
Les relations avec Ripple se sont dégradées depuis lors.
Le conflit est allé en justice autour d’un contrat noué en septembre 2016 et qui donne à R3 le droit d’acheter, pour trois ans, jusqu’à 5 milliards de XRP à un prix unitaire fixe de 0,0085 dollar.
R3 avait ouvert le bal en déposant plainte au mois de juillet devant un tribunal du Delaware, dénonçant la tentative de Ripple de mettre un terme au contrat de façon unilatérale.
Ripple a contre-attaqué en Californie, affirmant que R3 ne lui a ni ouvert son réseau de banques, ni fourni un relais de promotion de sa technologie, alors que ces engagements conditionnaient le contrat en question.
La juridiction saisie dans le Delaware a dernièrement refusé d’examiner la plainte de R3. À en croire Fortune, ce n’est pas tant une victoire pour Ripple qu’une page tournée pour les deux acteurs, direction la Californie.
* Cet acronyme, utilisé pour « Euro Commercial Paper », décrit un titre de créance négociable émis à taux fixe ou variable sur les marchés financiers internationaux par des États, des institutions publiques ou des entreprises.
Photo via VisualHunt
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