Bataille de brevets entre Adobe et Macromedia

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Troisième épisode de la célèbre série de la côte ouest américaine : les technologies d’Adobe appartiennent-elles à Macromedia ou inversement ? L’enjeu est de taille puisque Macromedia entend purement et simplement stopper les ventes de Photoshop et de Golive. Rien que çà…

Adobe / Macromedia, troisième manche. Après deux épisodes, l’un en août 2000 où Adobe, firme de San Jose, avait déjà poursuivi Macromedia, de San Francisco, pour utilisation frauduleuse d’un de ses brevets sur ses « tablettes à onglet » (voir édition du 11 août 2000). L’éditeur de « Flash » avait contre-attaqué pour bloquer l’utilisation de brevets par Adobe en septembre 2000. Depuis plus rien. Mais Macromedia vient tout juste de lancer une nouvelle offensive destinée à jeter l’opprobre sur Photoshop et GoLive, dont la firme indique qu’ils utilisent des brevets lui appartenant. Selon un communiqué de presse, Macromedia aurait présenté des pièces prouvant un dépôt de brevet datant de 1998 et demande à un juge de bloquer les ventes pour les deux logiciels. Aucune précision ne permet de savoir sur quelle partie ou quelle technologie utilisée dans Photoshop et GoLive, ce dépôt de plainte porterait. Aucune information n’avait transpiré d’ailleurs sur le règlement des affaires précédentes. GoLive a été acquis par Adobe en 1999 auprès de la société du même nom. Le logiciel s’intitulait alors CyberStudio. Macromedia est en concurrence avec Adobe sur le logiciel FireWorks une application d’édition d’images pour le Web ainsi que sur Dreamweaver, une suite de publications sur le Web.

L’affrontement de ces deux spécialistes des applications liées notamment à l’édition graphique sur le Web tombe en plein marasme économique. Une nouvelle chute des ventes de PC est annoncée à nouveau. L’annonce soudaine de ce dépôt de plainte devant la justice fédérale américaine de la part de Macromedia, laisse à penser que la firme entend utiliser l’arme de la justice américaine pour tâcher de gêner son concurrent un peu plus. Reste que la ficelle est un peu grosse et l’annonce de l’éditeur paraît beaucoup plus une manoeuvre juridique dont sont coutumières les sociétés américaines. La procédure paraît plutôt entrer dans le cadre des stratégies destinées à gêner un concurrent voire à freiner ses ventes sur certains produits si la firme obtenait une hypothétique suspension des ventes d’Adobe. Les deux sociétés sont des habituées des frappes médiatiques, Adobe se sentant mise en péril par Macromedia (voir édition du 7 mars 2000). Les poursuites réalisées auprès de la justice par des éditeurs de logiciels sont devenues banales aux Etats-Unis, et comme les séries américaines, ce dépôt de plainte sera essentiellement intéressant si l’on est friand des rebondissements judiciaires. A cet égard, la réponse d’Adobe ne manquera pas d’intérêt.