BEA refuse les avances d’Oracle
BEA Systems juge « largement insuffisante » l’offre de rachat d’Oracle, pour 6,7 milliards de dollars. Des surenchères en perspective ?
Un air de déjà-vu flotte sur l’offre de reprise de BEA Systems par Oracle, annoncée vendredi. A l’instar du bras de fer qu’avait engagé PeopleSoft avec Oracle pendant plus d’un an – avant son acquisition par ce groupe fin 2004 -, BEA ne semble pas décidé à entrer dans le giron du spécialiste des bases de données à n’importe quel prix.
Dans la foulée de l’annonce de l’offre « non-sollicitée » d’Oracle, le spécialiste du middleware s’est fendu d’une lettre au PDG d’Oracle – Charles Phillips – précisant que son conseil d’administration estime que BEA « vaut bien plus que le prix indiqué par Oracle dans [sa] lettre, que ce soit pour Oracle ou pour d’autres et, plus important encore, pour [ses] actionnaires ».
BEA plaide ensuite en faveur d’une plus grande transparence de la « procédure » initiée par Oracle. S’estimant « sensible au fait qu’Oracle est un concurrent direct de BEA », le groupe ajoute que le conseil ne peut « prendre en considération toute procédure qui serait longue, ouverte ou contribuerait à divulguer des informations concurrentielles ». Et pourrait donc, selon lui, nuire à son activité et à l’intérêt de ses actionnaires.
Nouvelles offres à l’horizon ?
Dans une autre missive, plus incisive, adressée vendredi à Charles Phillips, William Klein – le vice-président stratégie et développement de BEA – se dit soucieux de « clarifier » les éléments que le PDG d’Oracle « ne comprend pas ». Percevant un malentendu, il tient à préciser que BEA ne s’est pas engagé à rencontrer Oracle vendredi pour engager une procédure et déclare « ne pas avoir donné son aval à une proposition consistant à trouver un accord définitif d’ici lundi ».
Reste donc à voir si les deux acteurs pourront désormais trouver un terrain d’entente et effectuer une « transaction à l’amiable », comme le souhaite Charles Phillips. Ou s’ils s’acheminent au contraire vers une longue et douloureuse négociation, comme ce fut le cas pour PeopleSoft, avec la perspective de l’entrée en lice d’un « chevalier blanc » plus généreux qu’Oracle…