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BeezUp : le parcours gagnant d’une start-up dans l’e-commerce

Il n’a que 28 ans et, avec sa start-up BeezUp, qu’il a cofondée en 2008, cet ingénieur d’ISEP Paris (spécialisation entrepreneuriat) rencontre un certain succès en surfant sur la vague des places de marché de commerce électronique.

Il, c’est Michel Racat. Auparavant, il a travaillé dans le cadre d’une formation en alternance chez HP et chez Microsoft (deux fois 18 mois).

Des « expériences enrichissantes et éminemment pratiques qui m’ont vraiment permis de décoller professionnellement ». « C’est une formule hyper-professionnalisante », la meilleure école du monde : celle de la vie, et on arrive diplômé avec trois ans d’expérience. »

Le jeune homme pressé va très vite se lancer dans le grand bain des affaires, en parallèle de ses études et de ses passages chez les deux grands de l’informatique US.

« Depuis 15 ans, j’ai créé avec un ami  – Charles Barat – des sites d’actualité sur la Toile, dont le plus connu est sans doute ‘Ultimate Pocket’, qui abordait l’actualité de la mobilité et du numérique.  Nous avons conservé cette activité pendant cinq ans avant, in fine, de créer une boutique en ligne (Mobiliparts) société de ventes d’accessoires pour les technologies mobiles.  Avec elle, nous sommes montés jusqu’à plus de 100 K€ de CA. »

A la fin de ses études, Michel Racat s’interroge sur le parcours professionnel qu’il souhaite emprunter. Il raconte : « J’étais dans l’équipe marketing de Microsoft.  J’ai pris la décision de devenir entrepreneur à plein temps et de créer BeezUp. Charles Barat, à l’époque consultant en management, m’a rejoint pour cette création. »

A ce jour, la start-up dispose d’un vaste espace dans la pépinière d’entreprises de la Chambre de commerce de Paris et d’une équipe de 25 personnes (3/4 de l’effectif dédié à la technique et au support).

Cet éditeur propose aux e-commerçants et aux agences de publier les catalogues produits sur divers carrefours d’audience pour augmenter leur visibilité : comparateurs de prix, places de marché, bannières de retargeting, régies d’affiliation, etc.

Il s’appuie sur une plateforme de diffusion et d’optimisation de référencement de catalogue produits multi-canal, utilisée par plus de 2000 sites marchands dans 15 pays.

L’an passé, BeezUp a réalisé un chiffre d’affaires d’un million d’euros (au bout de 3 ans d’activité seulement). Avec une « activité bénéficiaire »…

Quel était l’objectif initial de cette société (qui a adopté un statut juridique sous forme de SAS) ? Notre interlocuteur explique : » Si on compare le commerce avec l’e-commerce, la différence c’est la proximité du premier, un lieu, une vitrine. Sur le Net, cette vitrine n’existe pas naturellement. Il faut donc créer cette vitrine en faisant du référencement. Et plus on veut agrandir cette vitrine, plus il faut faire du référencement.  Avec le site que nous possédions au départ, nous avons fait venir nos clients potentiels en référençant notre catalogue sur les principaux comparateurs de prix (Kelkoo, LeGuide, Cherchons, …) et nous nous sommes aperçus que le prix que nous dépensions sur ces comparateurs était supérieur aux revenus que nous générions ! »

D’où la volonté, à la fois pratique et naturelle, d’améliorer ça. Michel Racat continue : « Nous avons analysé en détail le trafic qui nous était fourni depuis un clic de comparateur jusqu’à l’achat potentiel d’un client. Et nous nous sommes aperçus que 80% du trafic apporté n’était pas qualifié. L’idée a donc été de se dire : ‘arrêtons de référencer les produits qui ne nous fournissent pas une bonne rentabilité’. Résultat : nous sommes passés d’une activité ou, grosso modo, 50% de nos investissements étaient perdus à une activité où chaque euro investi en génère deux !’

Le jeune patron de la start-up poursuit : « Cette activité a fait vivre l’entreprise, puis a été revendue à une web agency, ce qui nous a permis d’investir dans un nouveau projet, l’entreprise actuelle : BeezUp. Nous n’avons même pas eu besoin de faire appel à une levée de fonds et nous nous autofinançons  intégralement grâce à nos clients. On peur résumer l’idée forte de BeezUp comme cela : ce que nous faisions à petite échelle, nous allons le décliner et l’enrichir, puis le mettre à  disposition de tous les e-commerçants en Europe. »

Et n’y avait-il pas déjà d’autres acteurs « dans la place », des firmes exploitant déjà la même idée ? Notre interlocuteur répond : « Ce métier existait déjà aux Etats-Unis, mais pas en France ni en Europe. Nous avons travaillé pendant un an à bureaux fermés à trois associés pour fabriquer un premier produit, intégralement sur technologie Microsoft, et le commercialiser. »

Très vite, le concept BeezUp plaît : « Au cours de la première année d’existence, nous avons été lauréats de cinq prix de création d’entreprise et nous avons signé rapidement nos premiers contrats. »

Parmi les principales références, Michel Racat cite : « Castorama, Medion, la boutique du PSG, le groupe VVF, Du Pareil au même, Décathlon, et quelques autres tant en France qu’à l’étranger. »

« La promesse N°1 de notre produit, c’est d’aider les cybermarchands à référencer leurs produits sur les comparateurs et les places de marché, les dernières tendances en matière de référencement faisant de ces dernières un levier majeur de croissance pour les e-commerçants. »

Les fondateurs dirigeants de Beezup : Michel Racat et Charles Barat

Appelé à détailler la démarche de référencement induite par BeezUp, son cofondateur explique qu’elle inclut trois étapes : le référencement proprement dit des produits sur les sites, l’analyse fine des résultats obtenus et l’optimisation de la rentabilité des campagnes, via l’amélioration de la qualité de contenu référencée et l’investissement avec un focus sur les produits les plus rentables.

L’autre particularité de BeezUp c’est d’avoir d’emblée pris le train du cloud en marche. « Nous sommes depuis le début une solution SaaS. Elle est hébergée sur Windows Azure, et est proposée en ‘clé en main’ pour l’utilisateur.  La commercialisation s’opère via un abonnement mensuel, avec 7 offres tarifaires distinctes qui vont de 45 à 699 euros par mois et par boutique. Sans oublier une offre gratuite, bien que riche, qui apporte aux e-commerçants débutants des campagnes de référencement rapide de leurs produits« , explique Michel Racat.

Ce qui distingue les différents forfaits, c’est avant tout un quota de trafic analysé différent et un niveau de services à partir du niveau « Professionnal » qui donne accès à un chargé de compte disponible au téléphone et à un engagement de réponse à H+24 sur les demandes au support technique.

Evidemment, Beezup n’est plus seul sur son marché, en France comme en Europe, loin s’en faut.

On peut citer la concurrence de Neteven par exemple (en particulier sur le segment de l’intégration avec les marketplaces).

« Depuis que nous nous sommes lancés, plusieurs concurrents se sont lancés  en Europe, dont trois rien qu’en France. Mais la concurrence est une bonne chose, elle nous incite à faire mieux tous les jours et à être toujours à l’écoute des e-marchands en améliorant en continu le service proposé. »

A-t-il songé à remettre en cause son choix du « full cloud » ? « Pas du tout », assure Michel Racat. « Le mode SaaS convient tout à fait à notre métier, et le logiciel interagit de façon transparente pour les utilisateurs en permanence avec plus de 1000 moteurs et places de marché dans le monde. »

Reste qu’en termes de « go to market », BeezUp peut aussi bien travailler en direct qu’en passant par des agences Web partenaires qui s’occupent de la gestion des campagnes.

Interrogé sur les opportunités et les menaces qu’il perçoit en tant qu’acteur du Web marchand, en tant que start-up et en tant que businessman sur un marché français et européen qui peine à sortir d’une crise structurelle, notre interlocuteur préfère d’abord parler de choix technologiques.

Il explique : « Les perspectives immédiates sont de rendre notre service encore plus simple, encore plus clé en main et encore plus SaaS pour nos clients. Le SaaS ne se limite pas à l’aspect technique, il englobe à mon sens l’ensemble de la stratégie marketing et des processus commerciaux de l’entreprise. On peut donc toujours améliorer le dispositif. »

Ajoutant qu’il a choisi une technologie (Microsoft et Windows Azure) qui « a certes eu un coût de mise en route mais qui, bien maitrisée, se transforme en atout pour la gestion, la stabilité et la disponibilité du service », il se félicite des relations entretenues avec son ancien employeur en alternance : « Nous sommes inscrits dans le programme BizSpark qui nous permet d’obtenir des licences gratuites, à BizSpark One qui nous a fait bénéficier d’accès  gratuits à l’hébergement sous Windows Azure. Nous avons aussi des contacts privilégiés avec les équipes Microsoft France et Corp. »

Quelle feuille de route pour 2014 ? « Notre stratégie va nous conduire à ouvrir le service, qui fonctionnait pour 1500 boutiques, à l’ensemble des sites marchands européens. Nous avons du reste une vraie ambition européenne, qui se traduit par exemple par l’ouverture d’un bureau en Allemagne (Francfort), et par une part significative de notre CA d’ores et déjà générée en Europe du Sud (Italie, Espagne). »

Bref, BeezUp a le vent en poupe. Une sorte d’image idéale de la start-up assise sur une bonne idée et qui a su l’exploiter sans se perdre dans les affres de la création d’entreprise.

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