Belgacom a bien été victime d’une intrusion dans ses systèmes informatiques.
Le premier opérateur télécoms belge – détenu majoritairement par l’État – avait jusqu’alors gardé le silence quant à ces attaques détectées au début de l’été.
Il a finalement fait la lumière sur la situation ce lundi, donnant suite, par voie de communiqué, aux récentes divulgations du journal flamand De Standaard.
Selon son administrateur délégué Didier Bellens, qui s’est exprimé lors d’une conférence tenue en présence de représentants du gouvernement, Belgacom a suivi la procédure de rigueur en déposant plainte, le 19 juillet 2013, auprès du parquet fédéral.
Une information judiciaire a été ouverte en conséquence à charge d’inconnu(s), pour « hacking au préjudice de l’opérateur », lequel assure toutefois que l’attaque n’a eu « aucun impact sur les données de [ses] clients et la continuité de [ses] services« .
L’origine de cette offensive n’a pas été déterminée, mais l’ampleur et la complexité de l’opération – basée sur des techniques spécifiques et des algorithmes de cryptage avancés – laissent à penser qu’elle a monopolisé d’importants moyens financiers et logistiques.
Face à un tel constat, les investigations s’orientent vers « une action internationale d’espionnage étatique », dont le but n’était pas tant de causer du préjudice économique, mais plutôt de s’approprier des données stratégiques.
Par l’intermédiaire de Jean-Pascal Labille, ministre des Entreprises publiques, le gouvernement prend acte de la tournure du dossier et entend adopter les mesures nécessaires « lorsque la justice [aura fait] son travail« .
La presse sur place soupçonne au premier chef l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), qui exploiterait depuis au moins deux ans une faille dans l’infrastructure de Belgacom, pour intercepter des communications en provenance et à destination d’États d’Afrique et du Proche-Orient (Yémen, Syrie…)
Les services de sécurité belges suivraient, selon la RTBF, le même raisonnement. Ils ne disposeraient cependant pas des preuves nécessaires pour avérer ces écoutes téléphoniques.
L’enquête a rebondi auprès de la PJF de Bruxelles, avec le soutien de du FCCU (Federal Computer Crime Unit) et l’assistance technique spécialisée de la Défense (SGRS).
La Commission de protection de la vie privée a elle aussi initié une enquête « pour évaluer dans quelle mesure il y a eu vie privée des clients de Belgacom« .
Ces révélations interviennent à l’heure où la presse allemande révèle que la NSA surveillerait, dans le cadre de son programme d’espionnage de masse, non seulement les communications électroniques et les data centers, mais aussi les smartphones et les réseaux interbancaires.
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