Big data : le diagnostic psychologique par les réseaux sociaux
Des chercheurs sont parvenus, en analysant des milliards de tweets, à diagnostiquer des pathologies psychologiques.
L’analyse des médias sociaux peut-elle permettre de diagnostiquer certaines pathologies psychologiques comme le stress, la dépression, le burn-out et les troubles bipolaires ? Des chercheurs de l’Université Johns-Hopkins répondent par l’affirmative.
Après avoir exploité des tweets pour repérer des cas de grippe en 2013, ils ont amélioré leur algorithme pour étudier les publications de twittos ayant déclaré leur maladie… et pour décortiquer les éléments de langage liés à ces troubles. Leurs techniques de « data mining » explorent des mots et des expressions bien particuliers pour les rattacher à des comportements. Par exemple, « Je ne veux pas sortir du lit » en relation avec l’anxiété ou l’insomnie.
L’examen de 8 milliards de tweets leur a permis de créer une large base de connaissance allant des troubles affectifs au stress post-traumatique. Et surtout de confirmer les tendances dégagées par certaines analyses traditionnelles : la dépression est plus présente dans les territoires où le chômage est élevé ; on détecte davantage de cas de stress post-traumatique dans les zones où sont implantées des bases militaires.
Membre de l’équipe de recherche, Glen Copersmith considère cette approche comme un complément aux méthodes actuelles de diagnostic, avec deux avantages : un coût moins élevé et un caractère moins intrusives. « Ces pathologies sont complexes et il est très difficile d’en parler aujourd’hui dans nos sociétés », explique-t-il.
Les signaux faibles sur les réseaux sociaux pourraient aussi servir d’outil de santé publique en permettant aux autorités d’optimiser le suivi psychologique après une catastrophe naturelle ou un incident. Comme le note Silicon.fr, plusieurs start-up se sont engagées sur cette voie. Illustration avec NovaSpivack, qui agrège 72 milliards de messages issus de sources multiples pour constituer un « macroscope » reflétant les comportements et les sentiments des internautes.
Pour collecter autant de matière, il faut s’assurer des respecter les exigences de confidentialité. Facebook en a fait l’expérience avec une étude qui manipulait et testait la contagion émotionnelle sur le réseau social… sans le consentement des utilisateurs.
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