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Big Moustache ne suivra pas la success story de Dollar Shave Club

Même si c’est difficile à avaler, il faut avoir le courage de témoigner de ses échecs en matière de start-up.

Entre explication du contexte et le coup de gueule, Nicolas Gueugnier explique la chute de Big Moustache à travers une contribution intéressante sur Pulse de LinkedIn et intitulée : « HSBC (et les autres) m’a tuer« .

Le co-fondateur du nom d’un service d’abonnement de rasoirs (exploité par la société Initial Web Club) a parié sur un gros marché qui pèse 550 milliards d’euros (près de 100 millions de rasoirs vendus par an dans le monde) avec deux acteurs prépondérants incontournables en tant qu’annonceurs TV : Gillette et Wilkinson.

Du côté des Etats-Unis, il y a un deal qui fait pétiller les yeux : en juillet, Unilever (géant britannico-néerlandais de l’agroalimentaire) a acquis Dollar Shave Club, le leader de la vente de rasoirs en ligne, pour un milliard de dollars. Oui, vous avez bien lu le montant.

Stimulant pour Big Moustache mais les ailes ont été coupées rapidement. La création de Big Moustache remonte à début 2013. Le point d’équilibre de l’exploitation devait être atteint fin 2015, selon le témoignage que Nicolas Gueugnier apporte à Ecommerce Mag en mai de la même année. A ce moment, l’horizon semblait dégagée.

Une vision trop optimiste ? Sur LinkedIn, il reconnaît le fossé. « Le modèle ne pourra fonctionner qu’avec du volume. L’exemple américain l’a démontré, avec 20K utilisateurs dès les premières semaines, le modèle arrive à sortir tout de suite la tête de l’eau. Après 3 ans, j’y suis à peine. Je crois que le moment est donc venu de dire stop. »

Nicolas Gueugnier a démarré Big Moustache en réunissant 45 000 euros. Dans l’équipe fondatrice, c’est le seul dirigeant opérationnel. La start-up décroche 300 000 euros via la plateforme de crowdfunding Anaxago puis cherche à boucler un deuxième tour de table dans une fourchette 750 000 euros – un million d’euros.

Et c’est à cette étape de financement que cela se complique. Faute de relais de financement, la société arrive progressivement à la case cessation de paiement et à la liquidation judiciaire.

« En discussions exclusives depuis cet été, avec comme date limite de validité de l’offre (non-engageante cela va de soi) au 15 octobre, les dirigeants de ce groupe [du secteur de l’e-commerce mais non identifié, ndlr] ont eu la classe d’attendre le dernier jour pour me sortir la palette classique d’excuses bidons pour ne pas faire (…) », explique Nicolas Gueugnier sur LinkedIn.

« Ils ont même osé me proposer de déposer le bilan et de reprendre ensuite avec eux, en me laissant un earn out à négocier. C’est vraiment me prendre pour un con. » Le start-upper assure qu’il avait aussi une alternative avec son fournisseur Wilkinson (groupe Edgewell Personal Care). Mais, là aussi, les discussions achoppent.

Quand la banque ne suit plus

Nicolas Gueugnier en veut beaucoup à sa banque (d’où le titre de sa contribution sur LinkedIn).

Si le « banquier accepte que je passe dans le rouge chaque mois, compte tenu d’un règlement important en milieu de mois correspondant aux membres abonnés mensuels. Jusqu’au 21 septembre. »

Finalement, HSBC juge que le business de Big Moustache « n’a pas de perspective ». Par conséquent, la banque décide de ne plus suivre. Le coup le plus dur à avaler, semble-t-il.

Avec humilité, Nicolas Gueugnier évoque aussi l’impact sur sa vie familiale plus tendue en raison de cet échec professionnel.

Tout en reconnaissant des « erreurs » mais en essayant d’être le plus honnête possible dans la gestion de la société, il est conscient que « certains ne reverront pas leur argent dans cette histoire ».

La courbe d’apprentissage avec ses hauts et ses bas….Nicolas Gueugnier achève sa contribution avec cette phrase qui devrait servir de modèle pour stimuler l’entrepreneuriat : « Ils ont failli avoir ma motivation, mon envie d’entreprendre, de faire. Je ne suis pas prêt de les leur donner, même si l’histoire n’est pas finie, j’en suis certain. »

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