Biométrie et surveillance accrue du Net : deux leviers dans la lutte antiterroriste
Plusieurs Etats influents de l’UE veulent recourir à des contrôles
d’identification biométriques et scruter les échanges de données en ligne.
Au nom de la lutte antiterroriste, les autorités européennes semblent prêtes à renforcer les contrôles dans les aéroports européens par le biais de dispositifs biométriques et la surveillance du réseau des réseaux. Ces nouvelles orientations surgissent dans un contexte de menaces terroristes fortes, comme le prouve l’alerte donnée à l’aéroport londonien d’Heathrow la semaine dernière.
Le 16 août, lors d’une réunion informelle à Londres, six ministres de l’Intérieur rattachés à des gouvernement d’Etat membres de l’UE (Royaume-Uni, Finlande, Allemagne, Portugal, Slovénie et France), et Franco Frattini, vice-Président de la Commission européenne, se sont intéressés aux moyens à mettre en place pour renforcer le programme de lutte anti-terrorisme (Counter-Terrorism Action Plan) de l’UE.
Selon Franco Frattini, des contrôles « d’identifications biométriques « – à partir de la lecture informatique de l’iris ou l’étude des empreintes digitales – pourraient se développer dans les aéroports européens. Ces nouvelles mesures seraient associés à la vulgarisation des passeports biométriques que les Etats membres de l’UE mettent en place progressivement. Une couche de contrôle supplémentaire par le biais de la biométrie qui ne va pas manquer de titiller les organisations et associations qui se soucient de la protection des données personnelles.
La propagation d’informations sensibles à travers Internet suscite également l’intérêt des responsables en charge de la sécurité des Etats membres de l’UE. « Nous devons surveiller plus attentivement Internet pour pouvoir agir de manière plus efficace (…) Nous devons examiner la possibilité de bloquer les sites de ceux qui font la promotion de la violence et qui expliquent comment on peut fabriquer une bombe. », a déclaré Kari Rajamäki, ministre de l’Intérieur finlandais (Etat qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE), cité par l’édition du Monde du 16 août. Un sujet récurrent lorsque la tension dûe aux menaces terroristes monte d’un cran.