Dans le cadre de son contrat avec l’administration américaine, l’entreprise privée Lockheed Martin produit des avions de combat, des radars, des satellites ou encore des véhicules militaires. Mais elle développe aussi, pour le compte de l’Agence de sécurité nationale (NSA), une technologie biométrique basée sur la reconnaissance d’écriture.
Ces travaux s’inscrivent dans une réflexion globale sur l’évolution des systèmes d’identification, au-delà des capteurs d’empreintes digitales. Ils se fondent sur un postulat : chacun a une façon différente d’utiliser un clavier tactile.
La vitesse de la frappe, l’orientation des doigts, l’accélération du mouvement et la pression appliquée sur l’écran sont autant de variables prises en compte par cette technologie que Lockheed Martin a baptisée « Mandrake ».
Le spécialiste des systèmes de défense et de sécurité ignore si sa solution est déjà exploitée par la NSA « sur le terrain ». Il estime toutefois qu’elle pourrait répondre à de nombreux besoins. Par exemple auprès des employés manipulant des matériaux radioactifs… et par là même amenés à porter constamment des gants.
Les premières expérimentations autour d’une telle technologie – que l’on peut considérer comme une ramification de la reconnaissance d’écriture manuscrite – remontent aux années 70, sous l’impulsion de l’U.S. Air Force.
Un document issu de la base de données en criminologie du département américain de la Justice fait la lumière sur des tests menés dans un laboratoire et un entrepôt de stockage d’armes du New Hampshire.
L’objectif était de renforcer, à terme, le contrôle des accès aux bâtiments stratégiques comme le Pentagone, en instituant un deuxième facteur d’identification en complément au code PIN à 4 chiffres. Mais à l’époque, les taux d’erreurs restaient importants, tout particulièrement chez les femmes.
De nos jours, la reconnaissance d’écriture n’est que peu répandue. Certains commerçants l’utilisent, essentiellement en Asie.
Du côté de Lockheed Martin, on travaille plutôt sur la reconnaissance faciale et l’analyse rétinienne, associées au sein du dispositif NGI (« Next Generation Identification ») développé pour le FBI avec un budget d’un milliard de dollars. Il est question, selon Nextgov, d’y ajouter la reconnaissance vocale et l’analyse de la démarche des individus comme autant de caractéristiques uniques.
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