Pas facile de mettre en place un nouveau nom de domaine de premier niveau. La démission de l’un des responsables du « .info » est là pour le prouver (voir édition du jour). Douglas Armentrout, le Pdg de Neulevel, reste lui droit dans ses bottes. Pourtant la société chargée du « .biz » doit faire face à une volée de critiques. Elle est poursuivie pour son système de tirage au sort mis en place pour départager plusieurs sociétés qui auraient pré-enregistré le même nom. Le système est assimilé par ses détracteurs à une « loterie illégale » (voir édition du 30 juillet 2001), ce qui lui vaut un procès réunissant les plaintes de plusieurs sociétés. Elles se rendent devant un juge de Los Angeles le 28 septembre afin de demander une injonction qui empêcherait le lancement des « .biz » en attendant que la question soit réglée. De son côté Neulevel s’est adressé à un tribunal de Virginie pour obtenir une décision établissant que son système ne viole pas les lois en vigueur sur les loteries.
« Nous pensons que [le système mis en place] est le plus juste qui soit » se plaît à répéter Douglas Armentrout, le Pdg de Neulevel, qui insiste « la sélection aléatoire sera certifiée ». Et d’assurer que « tout le monde devrait avoir autant de chance d’obtenir son nom [en ‘.biz’] ». Le discours contraire eut étonné. Pour bien comprendre l’ironie de la situation, il faut se souvenir que les sociétés désireuses de préenregistrer leur nom avant le tirage au sort peuvent le faire autant de fois qu’elles le veulent. Un peu comme lorsque l’on achète des tickets de tombola pour la fête de l’école. Celui qui a le plus de tickets a plus de chance de gagner. Voilà pour l’égalité.
Côté finances, Neulevel indique toucher 2 dollars par pré-enregistrement (les registrars, enregistreurs de noms de domaine, font payer entre 4 et 5 dollars à leurs clients), « cela ne recouvre même pas nos coûts » assure Douglas Armentrout qui met en avant un moyen de « prévenir le cybersquatting ». « Si les pré-enregistrements avaient été libres, les spéculateurs auraient mis au point des scripts leur permettant d’envoyer des millions de requêtes » avance-t-il. « C’est le mieux que nous puissions faire », assure Douglas Armentrout, ajoutant très vite qu’il n’encourage pas les enregistrements multiples. Dans ce cas pourquoi les autoriser ? Surtout si chaque enregistrement fait perdre de l’argent à Neulevel.
Mauvais contrôle des enregistrements
Par ailleurs la semaine dernière MSNBC révélait que certaines personnes ayant pré-enregistré des « .biz » ont eu la désagréable surprise de recevoir un e-mail leur indiquant qu’elles ne pourraient jamais l’obtenir. Et pour cause : un certain nombre de noms de domaine en « .biz » (MSNBC évoque le chiffre d’« une centaine ») ont été réservés par l’Icann et Neulevel. « Il s’agit de noms réservés pour des opérations de maintenance ou pour permettre l’accès à un support » explique Douglas Armentrout, qui ne s’étend pas sur la question. Le même problème s’est posé avec des « .biz » en deux lettres qui avaient été pré-enregistrés, « l’Icann avait réservé les noms à deux lettres » explique le Pdg de Neulevel, « il s’agissait avant tout de préserver les codes de pays, comme le ‘.fr' » explique-t-il avant d’enchaîner en évoquant la possibilité de former des sous domaines géographiques dans le « .biz », avec un « .fr.biz » par exemple. Quoi qu’il en soit Douglas Armentrout souligne que la responsabilité de ces pré-enregistrements qui n’auraient pas dû avoir lieu seraient à mettre sur le dos des registrars et non de Neulevel. « Nous recevons leurs demandes et nous les filtrons, au final nous n’aurions jamais encaissé une telle demande » assure-t-il. Peut-être qu’un peu de communication sur les noms « réservés » par Neulevel et l’Icann n’aurait pas fait de mal. Bref, comme le dit si bien Douglas Armentrout : « il n’existe pas de solution parfaite ». En revanche, certaines solutions sont meilleures que d’autres… La phase de pré-enregistrement pour les marques s’achève le 17 septembre.
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