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Bitcoin : les investisseurs jouent à pile ou face

Quand bien même des plates-formes d’échange mettent la clé sous la porte (Buttercoin le 6 avril ; Melotic le 4 mai ; BTCXIndia le 8 mai), les investisseurs affichent toujours de l’engouement pour l’écosystème Bitcoin… sans que l’on puisse en dire autant des commerçants et des utilisateurs finaux.

Ce constat, le média spécialisé CoinDesk l’établit dans la dernière édition de son rapport trimestriel « State of Bitcoin ».

En ajoutant les 145 millions de dollars injectés sur la période d’avril-juin, le financement total des start-up de l’univers Bitcoin atteint 832 millions de dollars au 30 juin 2015. Huit jeunes pousses se sont ajoutées à cette liste qui comprend désormais 113 entreprises.

La principale opération de financement est à mettre au crédit de Circle Internet Financial, qui a levé 50 millions de dollars en avril pour son troisième tour de table. Suivent Ripple Labs (28 millions de dollars en mai), itBit (25 millions le même mois) et Vogogo (12,5 millions en juin) – le tableau complet est consultable sur les diapositives 47 à 49 du rapport.

Alors qu’il ne dépassait pas les 4 millions de dollars sur l’année 2014, le montant moyen de la levée de fonds pour les start-up Bitcoin frôle les 10 millions au 2e trimestre 2015. Les investissements se concentrent encore essentiellement en Amérique du Nord (72 % de l’ensemble des fonds injectés dans l’écosystème), plus particulièrement dans la Silicon Valley (49 %).

Les investisseurs s’intéressent surtout aux entreprises qui développent des services financiers, comme l’Islandais Lamassu. Les sociétés positionnées sur ce marché ont attiré 45,1 millions de dollars de fonds, contre 35 millions pour celles qui exploitent des plates-formes d’échange et 12,5 millions pour celles qui ont monté des systèmes de paiement. Mais les plus financées – à hauteur de 50,1 millions de dollars – restent celles dont l’activité est transversale, comme Coinbase.

Le soutien fourni aux start-up est tel qu’elles comptent aujourd’hui pour moitié dans la capitalisation de Bitcoin : environ 8 milliards de dollars, c’est-à-dire ce que la crypto-monnaie valait à elle seule il y a encore un an.

Quand bien même le marché est encore en phase de structuration, CoinDesk cerne une certaine tendance à la consolidation, illustrée par la prise de contrôle de Digital Asset Holdings sur HyperLedger et celle de CoinBR sur Coinverse en juin ; ou encore le passage de Cavirtex dans le giron de Coinsetter en avril.

Dans le même temps, le cours du bitcoin a repris des couleurs : 262,48 dollars au 30 juin 2015, contre 243,39 dollars au 31 mars (+ 7,8 %). Et sans s’être stabilisé, il est moins volatile : moins de 20 % d’écart entre sa valeur la plus basse sur le trimestre (218,27 dollars le 14 avril) et son pic à 262,48 dollars le 30 juin.

Il semble que la crise grecque ait fortement impulsé le hausse du cours de la monnaie virtuelle. « bitcoin greece » est d’ailleurs la principale recherche Google dans le domaine sur les 3 derniers mois, suivi de « bitcoin argentina ». L’impact du phénomène aura été tel que le cours a chuté de plus de 10 % le 13 juillet, après l’annonce d’un accord préliminaire entre la Grèce et ses créanciers.

Avec la stabilisation du cours du bitcoin, la spéculation diminue… tout comme les échanges : moins de 2 milliards de dollars de transactions par mois en moyenne, contre plus de 3 milliards au premier trimestre.

Le chiffre d’affaires global de l’écosystème sur une année glissante n’augmente d’ailleurs pas : on en reste à environ 180 milliards de dollars, bien que le seuil de 150 000 transactions par jour ait été atteint et que le nombre de porte-monnaie ouverts augmente (9,345 millions, soit environ 900 000 de plus en un trimestre).

L’adoption par les marchands n’est pas aussi marqué, à défaut d’une réelle perception de valeur pour les consommateurs : ils sont désormais 100 000 dans la boucle, plus de la moitié utilisant les technologies de BitPay.

Pour CoinDesk, la difficulté d’accès au bitcoin reste un frein majeur. Il existe aujourd’hui, dans le monde, un peu plus de 426 distributeurs « physiques » dont la moitié en Amérique du Nord et le tiers en Europe. Les initiatives autour de modèles alternatifs impliquant notamment les bureaux de poste restent rares.
Le secteur bancaire manifeste un intérêt plus prononcé pour la crypto-monnaie. On citera les exemples de Barclay et d’UBS, qui ont respectivement ouvert un incubateur et un laboratoire pour explorer les usages potentiels de la technologie dans leur industrie.
Pour la banque d’investissement Wedbush, c’est grâce à des scénarios d’utilisation bien précis (- micro-paiements, remises directes, M2M… – que le bitcoin fera son trou, pour atteindre le seuil des 400 dollars en 2016. A condition que son développement soit accueilli favorablement par les législateurs.
Crédit photo : Cobisimo – Shutterstock.com

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