‘.biz’ : Neulevel renonce à sa ‘loterie’

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Neulevel, le gestionnaire du « .biz », renonce finalement à son système de tirage au sort pour lequel il est poursuivi en justice. Il offre de rembourser toutes les demandes d’enregistrement qui concernent un nom réclamé par plusieurs sociétés en même temps. Au total 39 000 « .biz » sont ainsi en attente. Un nouveau tirage au sort sera effectué mais ils devront être de nouveau pré-enregistrés, gratuitement cette fois.

Profil bas chez Neulevel. Le gestionnaire du « .biz » annonce en effet qu’il renonce à son système de tirage au sort pour les noms pré-enregistrés par plusieurs personnes ou sociétés différentes. Alors que 500 000 adresses en « .biz » pour lesquelles il n’existe qu’un dépositaire sont actives depuis le 7 novembre, 39 000 noms restent encore en suspens. Neulevel est en effet poursuivi en justice aux Etats-Unis pour son système de tirage au sort accusé d’être assimilable à une loterie illégale (voir édition du 15 octobre 2001). Comme la procédure risque de prendre des mois, « sinon des années », le gestionnaire du « .biz » se décide enfin à faire autrement. Il propose donc de rembourser les enregistreurs de noms de domaine (registrars) des 2 dollars qu’ils lui ont versé par pré-enregistrement. L’ennui, c’est que les registrars peuvent refuser d’être remboursés pour ne pas avoir, eux-mêmes, à rembourser leurs clients, même si cela ne paraît pas être leur intérêt. On peut s’attendre à quelques frictions. Ensuite début février tout repartira à zéro pour les 39 000 noms aux pré-enregistrements multiples. On prend les mêmes et on recommence ! En revanche, cette fois-ci la demande est gratuite et il n’est pas question de déposer autant de fois qu’on le désire le même nom. Une seule demande par personne et par registrar sera autorisée. Mais rien n’interdira d’aller déposer son nom chez tous les registrars participant à l’opération…

La sélection du tourniquet

Les demandes seront acceptées durant une période de 30 jours à la fin de laquelle Neulevel les passera en revue pour les comparer avec les « IP Claims » (revendication de propriété intellectuelle). Si un nom pré-enregistré correspond à une IP Claim, Neulevel en informera celui qui cherche à enregistrer le nom. Il peut d’ailleurs s’agir de la même personne. Dans tous les cas, elle ne bénéficiera que de deux semaines pour signifier son intention de poursuivre le processus de sélection ou au contraire renoncer à tenter d’obtenir le nom. Neulevel ne tiendra compte que des IP claims déjà déposées, il n’en acceptera pas d’autres. Après ces deux semaines, on passera alors au tirage au sort en lui-même, qui suivra une procédure dite « random round-robin » (ordonnancement circulaire ou tourniquet). Neulevel insiste d’ailleurs sur le fait qu’Affilias, gestionnaire du « .info », a choisi la même méthode. Elle consiste à dresser une liste au hasard de tous les noms pré-enregistrés chez chaque registrar. Puis de faire également une liste au hasard des registrars. Le premier nom sur la liste du premier registrar est attribué à celui qui l’a pré-enregistré, on passe ensuite au premier nom sur la liste du second registrar, puis du troisième, jusqu’au dernier. Même chose après en considérant cette fois-ci le second nom du premier registrar sur la liste. Quand on tombe sur un nom ayant déjà été attribué, on passe au registrar suivant et ainsi de suite. A la fin mars toutes les adresses devraient donc être actives.

Des « .biz » déposés par milliers !

Dans un communiqué daté du 13 décembre, Neulevel se targue de dénombrer plus de 500 000 « .biz » enregistrés, dont un tiers le seraient en Europe. Au total, Neulevel aurait reçu 2,4 millions de demandes, sachant qu’il était possible de déposer autant de demandes qu’on le désirait pour un même nom. Ce qui, soit dit en passant, permettait donc à Neulevel et aux registrars d’empocher d’autant plus. Les 39 000 noms demandés par plusieurs personnes à la fois correspondraient pour leur part à plus d’un million de demandes. Ce qui signifie que certains noms ont été déposés plusieurs milliers de fois ! Et sans surprise ce sont les noms de grosses entreprises ou des noms génériques (tel « computer.biz » par exemple) qui sont le plus recherchés. Or, tout le monde peut participer au nouveau tirage au sort, il suffit pour cela de faire une demande pour un nom faisant partie des 39 000 en suspend. Il n’existe pas de liste, mais Neulevel explique comment interroger le Whois pour vérifier si un nom en fait partie ou non. Les demandes sont gratuites et pour augmenter ses chances, rien de tel que d’aller inscrire son nom chez tous les registrars participants. Une liste sera disponible sur le site de Neulevel. Même si tout le monde n’a pas le droit d’enregistrer n’importe quel nom, on peut s’attendre à une belle pagaille.