BlackBerry : une parenthèse Cisco dans la froideur des résultats

Gestion réseauxM2MMobilitéOS mobilesRéseauxSmartphones
blackberry-t2-2015

Parallèlement à l’annonce de résultats trimestriels accueillis froidement par les marchés, BlackBerry officialise un accord de licences croisées avec Cisco.

Une heure environ après l’ouverture des cotations à la Bourse de New York, l’action BlackBerry reprend difficilement des couleurs. Elle oscille toujours dans une fourchette de valeur inférieure à celle qui était la sienne en début de séance.

Les marchés ne sont pas restés insensibles à la publication des résultats financiers du groupe canadien pour le 1er trimestre de son année fiscale 2016 décalée (conclu le 30 mai).

A 658 millions de dollars, le chiffre d’affaires recule de près de moitié d’une année sur l’autre et ressort en deçà des attentes du consensus (679 millions).

La hausse des revenus sur l’activité logicielle (137 millions de dollars, contre 54 millions un an plus tôt) ne compense pas les baisses enregistrées sur les volets hardware (263 millions de dollars, soit 40 % du CA) et services (252 millions de dollars, soit 38 % du CA).

Quant au résultat net, il reste dans le rouge : – 28 millions de dollars, pour une perte de 5 cents par action, sachant que les analystes tablaient sur un bénéfice de 3 cents. Les indicateurs sont toutefois, dans l’absolu, positifs si l’on tient compte des changements dans la valeur de la dette de BlackBerry – confer la synthèse des résultats au format PDF.

Malgré 2 600 clients BtoB recrutés sur le trimestre, la marge brute se contracte un peu plus, à 47,1 % du chiffre d’affaires. Un repli qui s’explique notamment par la transition vers le modèle cloud… mais aussi par la baisse du prix moyen de vente des smartphones : 240 dollars.

Sur ce segment, les ventes diminuent en valeur comme en volume, avec tout juste un peu plus d’un million de terminaux écoulés en trois mois. Difficile pour l’heure d’estimer l’impact du modèle BlackBerry Leap, lancé au cours du trimestre sur 22 marchés avec comme principale cible les jeunes cadres.

Sur la route d’Android ?

La période printanière a également été marquée par des accords de fabrication avec les Taïwanais Wistron Corporation et Compal Electronics, en complément au partenariat signé auparavant avec Foxconn. L’idée étant de réduire le time-to-market des différents appareils tout en réalisant des économies d’échelle.

Ces alliances préfigurent-elles le lancement d’un smartphone sous Android, dans la continuité de la politique d’ouverture menée par John Chen et illustrée avec des solutions multiplateformes comme BES12 (gestion de la mobilité en entreprise) ? Les rumeurs en ce sens sont récurrentes.

Pour mieux répartir les ressources actuellement allouées à ce business des smartphones et renouer avec la rentabilité dans un secteur où sa part de marché mondiale est passée en dessous de 1 % (selon les estimations d’IDC et Gartner), BlackBerry projette de nouvelles suppressions de postes. On en ignore encore l’ampleur, mais tous les pôles devraient être touchés.

Au global, l’activité s’est nettement recentrée sur l’Amérique du Nord, qui représente 43,3 % des facturations, contre 28,6 % l’an dernier. A l’inverse, le poids de la zone EMEA diminue (de 42,9 % à 37,2 %), tout comme en Asie-Pacifique (de 15,6 % à 13,1 %) et en Amérique latine (de 12,9 % à 6,4 %).

BlackBerry fait preuve de parcimonie dans la gestion de sa trésorerie, presque stable sur un an. Les dépenses en R&D sont elles aussi plafonnées (139 millions de dollars, contre 237 millions à la même période l’année dernière), au même titre que les investissements marketing (divisés par deux, à 174 millions de dollars).

Le trimestre aura été marqué par l’acquisition de WatchDox, une start-up d’origine israélienne spécialisée dans le partage et la synchronisation sécurisés de fichiers sur Android, iOS, Windows Phone, BlackBerry et les plates-formes desktop.

BlackBerry se rapproche de Cisco
Les deux firmes annoncent avoir entériné, « sur le long terme », un accord de licences croisées couvrant leurs portefeuilles technologiques respectifs. Les modalités financières ne sont pas spécifiées, mais il s’agit là d’une source supplémentaire de revenus pour le groupe canadien.


Crédit photo : Svetlana Dikhtyareva – Shutterstock.com

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur