BlackBerry et les smartphones : fini le volet hardware
BlackBerry met un terme à ses développements hardware pour se concentre sur les logiciels et les services. La fabrication de smartphones sera sous-traitée.
Une page se tourne chez BlackBerry.
Parallèlement à l’annonce de ses résultats financiers, la firme canadienne officialise une « nouvelle orientation stratégique pour [ses] solutions de mobilité ».
Elle met fin à tous ses développements hardware en interne pour fonctionner intégralement sur un modèle de sous-traitance.
Un premier accord dans ce sens est signé avec BB Merah Putih.
Cette coentreprise basée en Indonésie – et derrière laquelle on trouve notamment une entité affiliée au premier opérateur mobile du pays – a pris une licence auprès de BlackBerry pour exploiter sa marque et intégrer ses solutions de sécurité et de communication dans des smartphones Android.
On aura relevé, par ailleurs, l’arrivée d’un nouveau nom dans l’organigramme de BlackBerry : Steven Capelli. Cet ancien de Siemens et de Sybase entrera en fonction le 1er octobre, succédant, en qualité de directeur financier, au dénommé James Yersh, qui quitte la société « pour raisons personnelles ».
Sur le volet financier, justement, il faut remonter loin pour trouver trace d’un chiffre d’affaires aussi bas : 334 millions de dollars sur le 2e trimestre de l’exercice fiscal 2017 décalé (correspondant à la période du 1er juin au 31 août derniers), soit un recul de 32 % d’une année sur l’autre.
Chers smartphones
On comprend mieux la décision de tirer un trait sur le hardware : l’activité a généré 105 millions de dollars, contre 206 millions l’année précédente.
À l’inverse, la partie « Logiciels et Services » dégage un CA en croissance de 89 %, à 138 millions de dollars.
Quant aux revenus réconciliés dans le segment « Service Access Fees », ils poursuivent leur repli. Un repli qui coïncide avec la baisse du nombre d’utilisateurs du Service Internet BlackBerry, utilisé sur les terminaux d’ancienne génération pour la connexion à Internet et l’accès aux courriers électroniques.
En tenant compte d’une charge d’inventaire de 96 millions d’euros, le coût des ventes s’établit à 236 millions de dollars – une part non négligeable provenant là aussi du hardware. En normes comptables GAAP, la marge brute ressort à 98 millions de dollars (29,3 %).
Quand bien même les dépenses d’exploitation sont contenues (illustration en R&D, avec 85 millions de dollars investis, contre 122 millions un an plus tôt), l’amortissement et la dépréciation d’actifs font plonger le résultat d’exploitation dans le rouge, à – 355 millions, pour un résultat net à – 372 millions, soit une perte de 71 cents par action.
Le trimestre aura été marqué par le lancement commercial du smartphone DTEK50, un Alcatel One Touch Idol 4 « rebrandé » avec des applications et services maison. BlackBerry a également signé un premier client en production pour l’offre Radar, qui consiste en un boîtier multiusages proposant notamment la localisation par GPS, la détection d’ouverture de porte, la température et l’humidité.