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BlendWebMix invite les investisseurs : perspectives et écueils des projets start-up

Le BlendWebMix, qui s’est tenu la semaine dernière à Lyon, est présenté comme la plus importante conférence Web francophone pour les « Web makers ».

C’est un salon qui mélange, dans une ambiance décontractée, les développeurs, designers, les créateurs de start-up et les investisseurs.

L’occasion de faire le point sur les tendances du Web et les raisons des pivots de certaines jeunes pousses afin d’éviter d’aller droit dans le mur.

Lors d’une table ronde intitulée « What’s hot in startups world » et organisée dans la journée du 28 octobre, un parterre d’investisseurs et capitaux-risqueurs dans l’innovation numérique – Jerôme Masurel (50 Partners), Pierre-Henri Dentressangle (Hi Inov Holding), Maximilien Bacot (Breega Capital) et Pauline Roux (Elaia) – ont dressé un état des lieux et précisé les profils qu’elles recherchent parmi les créateurs.

Avis aux  impétrants, il leur faut de la ténacité, de la compétence et une capacité à se remettre en question pour réaliser un pivot, si nécessaire, avec le bon timing.

« Dans quels secteurs investir ? », lance d’emblée Guilhem Bertholet, l’animateur de la table ronde et organisateur du BlendWebMix.

Jérôme Masurel, co-fondateur de l’accélérateur 50 Partners, prévient : « Nous intervenons lors de l’initialisation de la start-up. On se méfie des tendances et des buzzwords comme prédictif, IoT, etc. qui aboutissent rarement sur des bons résultats. Je rappelle que 2 projets aboutis sur 3 se réalisent encore dans l’e-commerce. »

Jerôme Masurel évoque la compétence, la passion pour passer les caps difficiles et la capacité d’écoute qui ont essentiels à la réussite d’un projet. « Un entrepreneur doit savoir bien s’entourer, c’est indispensable. »

Mais quelles sont les qualités recherchées par les investisseurs ? Pauline Roux, Invest Manager chez Elaia Partners, fait remarquer que Criteo et BlaBlaCar ne s’étaient pas initialement ancrées sur les marchés qui ont fait ensuite leurs réussites.

C’est à la suite d’un pivot, d’un changement de cap, qu’ils ont trouvés leurs modèles. « Nous recherchons plus des personnalités que des idées géniales mais désincarnées. Il faut sortir du ‘hype’ et investir dans le monde physique, par exemple une marketplace dans l’agriculture », précise-t-elle. « Les idées de start-up copiées sur les Etats-Unis ne marchent pas forcément pour l’Europe. »

De son côté, Pierre-Henri Dentressangle, Président du fonds d’investissement Hi Inov, préfère les créateurs qui ont les pieds sur terre et une vision claire de leur marché sur 18 mois. « Il faut un service qui répond aux besoins, pas un méli-mélo de prédictif, d’IoT, etc. La solution proposée doit être dans une niche bien identifiée. »

« La résilience est primordiale dans un monde concurrentiel où les difficultés sont quotidiennes.

Le timing du projet est également important », ponctue Maximilien Bacot, co-fondateur de Breega Capital qui vient de bénéficier de l’appui de Bpifrance.

Start-up : entreprendre seul ou en équipe ?

Il est impossible de réussir seul, selon les participants à cette table ronde. Les profils de l’équipe des fondateurs doivent être complémentaires, mais ce n’est pas toujours le cas.

Maximilien Bacot pense qu’un tandem formé d’un profil technique et d’un commercial est la bonne association. « S’il y a un manager en plus, c’est l’idéal », précise t-il.

Pauline Roux souligne que des difficultés peuvent venir s’il y a plus de 4 ou 5 personnes dans le noyau dur d’un projet car cela pose des problèmes de partage du capital de la société.

« La chasse à la licorne [start-up dont la valorisation atteint au moins un milliard de dollars comme BlaBlaCar ou Criteo, ndlr] est-elle un sport entre VC ? », demande crûment Guilhem Bertholet?

« Nous n’avons pas un radar à Licorne, et, pour nous, ce n’est pas un but en soi, ce n’est pas ce qui fait notre business au quotidien », affirme Pauline Roux.

Quels sont les signes du « pipotage » quand vous rencontrez des créateurs de start-up ? « Nous sommes bienveillant au démarrage du projet », pose Maximilien Bacot.

Une attitude que tempère Pierre-Henri Dentressangle. « Lorsque j’entends dire qu’un industriel est nul, que les concurrents sont nuls, je me méfie », prévient t-il. Je préfère entendre : « Nous avons des atouts dans un secteur qui n’est pas bien adressé par le marché ».

Pauline Roux  a une méfiance pour les buzzwords et cherche un pitch précis et un projet clairement énoncé : « Quand je pose 3 fois la même question importante et que j’entends 3 réponses différentes, c’est pour moi un signe que le projet n’est pas mûr ».

A bon entendeur pour les futurs pitches…

(De notre correspondant Serge Escalé)

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