« Blocage bancaire » : WikiLeaks obtient gain de cause face à Visa et MasterCard
Un tribunal islandais ordonne la levée de l’embargo sur le système de collecte des dons de WikiLeaks, bloqué par les deux fournisseurs mondiaux de moyens de paiement électronique.
En Islande, WikiLeaks crie victoire face à Visa et MasterCard.
Depuis 2010, les deux fournisseurs mondiaux de moyens de paiement électronique (émetteur de cartes bancaires) bloquent le service de donation en ligne de l’organisation de Julian Assange qui prône la transparence dans les affaires politiques, diplomatiques et économiques.
Sur le compteur de WikiLeaks, cela fait désormais plus de 587 jours que le « blocage bancaire » (Banking Blockade) est effectif.
Au nom de l’organisation militante, DataCell, fournisseur de paiement électronique, avait pour mission de maintenir la passerelle électronique pour la collecte des dons.
Dans une décision rendue le 12 juillet, un tribunal de Reykjavik a donné raison à WikiLeaks qui avait poursuivi Valitor (ex-Visa Iceland) du nom de l’intermédiaire local qui gère les paiements Visa et MasterCard dans le pays.
Selon le communiqué de l’organisation militante, la justice a ordonné à Valitor de ré-ouvrir la plateforme de donation en ligne.
Faute de coopération, la société défenderesse devra s’acquitter d’une astreinte quotidienne de 800 000 ISK (couronnes islandaises, soit l’équivalent de 5000 euros).
Selon WikiLeaks, l’impossibilité de recevoir des dons constitue un manque à gagner dépassant les 20 millions de dollars.
En juillet 2011, Visa et MasterCard avaient rétabli les paiements en ligne au bénéfice de WikiLeaks, selon DataCell. Mais cela n’a pas duré longtemps.
Outre l’Islande, des plaintes émanant de DataCell – WiKilLeaks ont été déposées dans d’autres pays.
Et la Commission européenne a également été sollicitée en vue d’une enquête sur « cet embargo » des branches européennes Visa – MasterCard.
Outre les leaders des paiements électroniques, WikiLeaks avait déclaré qu’elle avait été écartée par une série d’établissements bancaires ou services Internet comme PayPal, Western Union ou Bank of America « (« tous d’origine américaine », enfonce WikiLeaks).
Un comportement qui avait suscité la colère du réseau hacktiviste Anonymous à l’époque et qui avait lancé des cyber-attaques sur les réseaux financiers en guise de contestation.
Quant à Julian Assange, à l’annonce de la décision du tribunal de Reykjavik du 12 juillet, le fondateur de l’organisation militante qui prône la transparence à tout crin a évoqué « une victoire considérable face à la tentative de Washington de faire taire WikiLeaks ».
Actuellement réfugié dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, il veut éviter une extradition vers la Suède pour des affaires d’agressions sexuelles.
Ce qui serait à ses yeux un prétexte pour être livré ensuite aux autorités américaines en vue d’un procès pour espionnage.
Il est vrai que la publication de documents confidentiels via WikiLeaks gênant les intérêts américains dans le monde avait suscité le courroux de l’administration Obama.
Et que le FBI mène l’enquête sur tout qui touche de près ou de loin à l’organisation rebelle.