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Block.one lève 182 millions de dollars en ethers : l’ICO ne fait que commencer

« Je ne doute pas que [l’entreprise] puisse fournir un produit, mais en l’état, cela reste une idée. »

Ce commentaire, on le doit à l’un des membres du « réseau social décentralisé » Steemit, au sujet de la passion que Block.one suscite chez les spéculateurs*.

La start-up, d’origine hongkongaise mais basée aux îles Caïman, a choisi, pour financer son projet de « système d’exploitation sur la blockchain » baptisé EOS.IO, de faire appel aux internautes dans le cadre d’une ICO (« Initial Coin Offering ») ; c’est-à-dire une levée de fonds en cryptomonnaies – ici, exclusivement en ethers.

L’opération se déroule sur un format particulier : elle durera jusqu’au 1er juin 2018, date à laquelle auront été émis un milliard de tokens, du nom de ces unités de valeur que les investisseurs reçoivent en échange de leur contribution.

Une première phase s’est déroulée la semaine passée, sur cinq jours, entre le 26 juin et le 1er juillet. Sur la base d’un jeton émis à 0,9127 dollar l’unité, Block.one a levé – en ethers, donc – l’équivalent de 182,5 millions de dollars.

Au cours actuel, ces mêmes jetons, nommés EOS, valent aujourd’hui… près de 800 millions de dollars. Et ils se négocient sur plusieurs plates-formes d’échange, dont Bitfinex, qui propose de les transformer en bitcoins, en ethers, mais aussi en dollars.

La deuxième phase, amorcée samedi, consiste en l’émission de 700 millions de tokens, sur 350 périodes consécutives d’une durée de 23 heures (ce qui mène au 1er juin 2018). Block.one se réserve les 100 millions de tokens restants, officiellement « pour démontrer ses intérêts communs » avec ceux qui participent à l’aventure.

Augmenter la blockchain

La start-up se donne pour mission d’aider les entreprises à migrer leurs processus vers la blockchain. On parle là d’automatiser et de sécuriser la comptabilité, d’accroître la confiance des clients ou encore de réduire les coûts d’audit.

Développé sur Ethereum, EOS.IO exploite l’algorithme de consensus DPOS (« Delegated Proof of Stake »), sur lequel repose aussi Steemit et qui permet aux participants d’une blockchain d’autoriser la création de blocs à travers un système de vote permanent. L’idée étant de faire coopérer ces participants plutôt que de les mettre en concurrence (voir le livre blanc d’EOS.IO).

L’objectif est de faciliter la création d’applications décentralisées en apportant notamment la prise en charge des comptes d’utilisateurs (chacun ayant son identifiant de 2 à 32 caractères, sa base de données privée et ses permissions), la planification de tâches, la validation asynchrone et la possibilité de gérer de millions de transactions par seconde grâce à l’utilisation parallèle de plusieurs centaines de cœurs de processeur et/ou de clusters.

Il est prévu, à la fin du développement, de mettre le code en open source. Block.one n’entend effectivement pas lancer sa propre blockchain exploitant EOS.IO.

La société dispose toutefois de plusieurs leviers de revenus, dont l’un gravé dans la configuration par défaut de son logiciel : pour tout nouveau projet basé sur EOS.IO, lui sera reversée une partie des jetons que se réserveront les fondateurs. Elle déclare par ailleurs chercher à monter « une société de conseil sur la thématique blockchain ».

Quelle valeur pour ces jetons dont il est possible de limiter la production à 5 % supplémentaires par an ? Dans la vision de Block.one, ils déterminent les ressources de stockage, de calcul et de mémoire vive dont peuvent se servir les participants.

* Officiellement, Block.one affirme que ses jetons « ne sont ni des titres ni des marchandises, et surtout pas des instruments de spéculation ». Elle déconseille par ailleurs aux citoyens et aux résidents américains de participer à l’opération « au vu de la diversité des régulations sur place ». Ces derniers pourront toujours passer par les plates-formes d’échange…

Crédit photo : btckeychain via VisualHunt

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