Allianz élargit son périmètre de prototypage dans l’univers de la blockchain.
Son entité dédiée au transfert du risque alternatif avait présenté, l’an dernier, un premier cas d’usage sur la gestion des obligations catastrophes (« cats bonds » en anglais).
Ces instruments financiers permettent aux (ré)assureurs de transférer, selon des paramètres définis, un ensemble de risque spécifiques – liés notamment aux catastrophes naturelles – vers des investisseurs ou vers d’autres (ré)assureurs.
En partenariat avec Nephila, gestionnaire d’investissement spécialiste de la réassurance et du risque climatique, les paramètres en question ont été intégrés dans des smart contracts, automatisant le déclenchement des transactions associées.
La traçabilité des obligations catastrophes s’en est trouvée améliorée, selon Allianz, qui a plus globalement constaté une accélération des processus, entre autres grâce à la réduction des erreurs humaines.
À l’heure de rendre ces conclusions, le groupe avait évoqué un potentiel d’exploitation des registres distribués (DLT, pour « Distributed ledger technology ») dans un autre univers : celui des captives d’assurance. C’est l’objet d’un autre prototype sur lequel il vient de communiquer.
Ledit prototype s’appuie sur Hyperledger Fabric, du nom de cet environnement open source porté par un consortium réuni autour de la Fondation Linux et destiné au développement d’applications « distribuées ».
Sa mise en œuvre s’est faite avec le concours du cabinet Ernst & Young, de l’agence numérique Ginetta et de Citi Bank, via sa branche Treasury and Trade Solutions, qui fournit des solutions de traitement des paiements.
Allianz Risk Transfer affirme que le client pour le compte duquel l’expérimentation a été menée a pu réduire de plusieurs semaines les délais nécessaires à certaines des opérations effectuées dans le cadre de sa captive. Le recours à un registre distribué a en l’occurrence permis de s’affranchir des phases de déclaration en faisant office de « tiers de confiance automatisé ».
Dans cette démarche, Allianz s’est positionné, par le biais de son réseau international, comme un « fronteur » ; en d’autres termes, un administrateur de ces programmes que créent les multinationales qui préfèrent s’assurer elles-mêmes.
De tels dispositifs peuvent englober plus d’une centaine de pays. Ils consistent, pour les sociétés, à réunir des actifs ou des risques d’assurance sélectionnés parmi leurs activités à travers le monde, à collecter les primes auprès de chacune de leurs succursales et à régler les sinistres.
La mise en place d’un réseau ouvert à toutes ces parties prenantes et mis à jour en temps réel a permis de remplacer les échanges d’e-mails et de fichiers de données, réduisant par là même les délais entre la mise en place de polices et le règlement de sinistres.
Les tests se sont concentrés sur les polices d’assurances de deux branches (responsabilité sociale professionnelle et dommages aux biens), entre des filiales locales en Suisse, en Chine et aux États-Unis.
Trois flux de processus communs ont été traduits dans l’environnement DLT : le renouvellement des polices, le paiement des primes et la déclaration ainsi que le règlement des sinistres.
Citi Bank a mis à contribution l’une de ses API pour accepter les instructions de paiement du prototype. Quant à Ginetta, elle a conçu l’interface utilisateur pour le suivi des processus internes.
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