Blockchain et finance : le consortium R3 élargit son portefeuille

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Thomson Reuters rejoint le consortium R3. L’occasion de faire le point sur les projets blockchain associés à cette initiative née il y a près d’un an.

Après bientôt un an d’existence, où en est le consortium blockchain monté par la start-up américaine R3 CEV ?

En trois mois, une quarantaine de banques et autres institutions financières avaient rejoint la boucle, dont trois représentants français.

Côté tricolore, Société Générale avait été le premier à annoncer son ralliement, en septembre 2015. Natixis (groupe BPCE) avait suivi au mois de novembre. BNP Paribas avait fait de même à la mi-décembre.

Depuis lors, le rythme de recrutement a ralenti. Le consortium R3 s’est attaché à élargir le domaine d’expertise de son cercle de partenaires, comme a pu en témoigner, fin juin, un accord signé avec Toyota Financial Services, premier acteur du secteur automobile à rejoindre l’initiative.

L’élargissement s’est aussi fait sur le plan géographique avec l’arrivée d’une première banque africaine : Absa Bank. Revendiquant une dizaine d’expérimentations sur la blockchain, cette filiale de Barclays basée à Johannesburg va faire figure d’ambassadrice à l’échelle du continent.

En Amérique latine, l’impulsion sera donnée par la banque brésilienne Bradesco, avant-dernier organe à s’être officiellement affilié au consortium, qui avait par la même occasion atteint les 55 membres.

Le compteur augmente d’une unité avec Thomson Reuters, qui va mettre son expertise « data et technologie » au service des travaux du groupement en matière d’exploitation de la blockchain pour les échanges financiers… ou comment j’établis des standards et des normes pour faciliter l’adoption des procédés de cryptographie et des protocoles distribués par la communauté bancaire mondiale.

Vers les « smart contracts »

Soutenu entre autres par la plate-forme P2P Liquidity Edge, qui applique ses technologies à l’échange de bons du Trésor américain, le consortium a d’autant plus de légitimité auprès des observateurs qu’il a été fondé par David E. Rutter, pionnier dans l’innovation des marchés financiers en tant qu’ancien responsable du courtage électronique chez ICAP.

Sous son égide, des références telles que BBVA, Credit Suisse, Goldman Sachs, UBS et JP Morgan travaillent à la mise en œuvre d’un registre commun doublé d’un laboratoire collaboratif qui permettra de développer les applications pertinentes pour la blockchain.

En association avec des cabinets d’avocats, des fournisseurs d’infrastructure et des représentants du monde académique, plusieurs membres du consortium portent actuellement un projet qui vise à développer des modèles de « smart contracts » universels que les banques pourraient réinjecter dans leurs propres systèmes basés sur la blockchain.

Dans l’immédiat, le défi consiste à assurer la jonction avec les systèmes existants. À plus long terme, il s’agira de donner une valeur légale à ces « smart contracts » que l’on peut définir comme du code autonome capable d’exécuter des opérations si certaines conditions prédéfinies sont remplies.

L’idée générale est de minimiser les interventions humaines – et par là même les risques d’erreurs, tout comme les coûts globaux – dans la gestion des échanges financiers, aujourd’hui basée sur la réconciliation de nombreuses bases de données plus ou moins indépendantes.

Crédit photo : Khakimullin Aleksandr – Shutterstock.com

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