Blockchain et distribution de fonds : BNP Paribas explore la piste FundsDLT
Destiné à simplifier la distribution de fonds d’investissement, le registre décentralisé FundsDLT porté par la Bourse du Luxembourg a retenu l’attention de BNP Paribas.
Dans quelle mesure un registre décentralisé peut-il accélérer, sécuriser et rendre moins coûteuse la distribution de fonds d’investissement ?
La Bourse du Luxembourg s’est penchée sur la question en collaboration avec le cabinet de conseil KPMG et la société InTech, filiale de la compagnie publique luxembourgeoise POST (courrier, télécommunications, services financiers).
Il en a résulté une plate-forme officialisée voilà deux ans : FundsDLT.
L’exploitation d’une blockchain privée doit permettre de simplifier le flux d’information entre le souscripteur, le gestionnaire d’actifs, la banque dépositaire et l’agent de transfert.
L’objectif in fine est de réduire à quelques secondes le temps d’exécution des transactions, quand les délais se comptent actuellement en jours.
FundsDLT introduit, dans cette optique, le concept de « KYC hub » : au registre est adossée une base de données qui évite à chaque acteur de faire des recherches sur les investisseurs.
Ces derniers disposent d’une application mobile pour saisir les ordres, ensuite pris en charge par la plate-forme, qui les route vers la société de gestion et l’agent de transfert.
Lorsque celui-ci valide l’offre, le cash est transféré depuis le compte de l’investisseur, auquel la propriété des parts est attribuée par une inscription dans la blockchain (cf. la vidéo de démonstration).
Un premier test avait été réalisé à la mi-2017 pour la distribution de parts d’OPC (organisme de placement collectif) par Natixis Asset Management, sur la base d’API développées avec S-Money, autre filiale de BPCE.
BNP Paribas a fait de même le mois dernier, via sa branche de gestion d’actifs BNP Paribas Asset Management, dans le cadre de son « programme blockchain » Fund Link.
La feuille de route de FundsDLT prévoit une mise en production au 2e trimestre 2018. Une entité juridique sera créée à ces fins. Le produit qu’elle portera devra être utilisable dans différentes configurations industrielles : distributeurs, conseillers financiers indépendants, robo-advisors…
Crédit photo : kenteegardin via Visual Hunt / CC BY-SA