Il va falloir s’habituer aux annonces de partenariats sur l’exploitation de la blockchain dans le secteur financier.
La semaine passée, le consortium R3 avait fait le point sur une expérimentation menée avec une douzaine de ses membres autour du protocole de paiement Ripple, dans un scénario d’échanges transfrontaliers.
De l’autre côté de l’Atlantique, en l’occurrence à Londres, on creuse la piste blockchain pour le marché des changes, estimé à plus de 5 000 milliards de dollars par jour.
« On », ce sont deux sociétés fondées par des vétérans de l’industrie financière.
D’un côté, Andrew Coyne, ex-Citibank et Deutsche Bank, qui a créé Cobalt DL, présenté comme un « réseau P2P privé » destiné à réduire les coûts et les risques associés à l’échange de devises.
De l’autre, Peter Randall, ancien du marché boursier alternatif européen Chi-X, et qui s’est associé à David Walker (anciennement président de Barclays) pour fonder la société SETL, spécialisée dans la blockchain.
Regroupées dans une plate-forme baptisée OpenCSD et dite capable de gérer 1,4 milliard de transactions par jour, les technologies de SETL vont être combinées à celles de Cobalt DL. Il en résultera une offre commerciale dont le lancement est prévu pour fin 2017 avec, dans la boucle, une quinzaine d’acteurs du marché des changes auquel il est promis « jusqu’à 80 % d’économies ».
La blockchain servira à créer une représentation unique de chaque transaction, sous la forme d’un contrat qui sera rendu accessible à toutes les parties concernées.
Cette approche « un pour tous, tous pour un » doit permettre de réduire nettement les coûts inhérents aux mécanismes actuels, basés sur la consignation, par chaque partie contractante (acheteur, vendeur, courtier, compensateur), de sa propre version de la transaction… et des opérations de réconciliation qui s’ensuivent.
Sur ce dernier point, on touche à la question des standards et, inévitablement, de l’interopérabilité avec les systèmes actuels.
Le consortium R3 a intégré la problématique dans sa réflexion au travers du projet Concord, dont l’élément central, nommé Corda, est une plate-forme décentralisée et distribuée développée spécialement pour l’industrie financière. Il est prévu d’en reverser le code au sein du projet open source Hyperledger.
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