Séduites par les services en ligne, certaines entreprises envisagent d’expédier vers le cloud les applications métier installées en interne. Mais quels sont les pièges à éviter ?
Nous savons désormais quels workloads migrer en priorité dans le cloud. Mais la transition n’est pas toujours évidente. Et plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour éviter les dangers.
La visibilité
Loué pour sa simplicité d’utilisation et sa flexibilité, le cloud computing rend parfois difficile le pilotage des infrastructures matérielles. C’est le cas lorsque la société intéressée opte pour une solution de cloud public, dont les infrastructures – maintenues par le fournisseur – ont vocation à être partagées par plusieurs clients. Le problème, dans ce cas, réside dans la capacité de l’entreprise utilisatrice à mesurer la solidité du socle d’infrastructure soutenant les applications. Sans accès à ces équipements, il lui faut a minima prendre en main de nouveaux outils d’analyse de la performance des applications encapsulées dans les serveurs virtuels.
La résilience
Les services en ligne les plus populaires (moteurs de recherche, plates-formes de diffusion de vidéos en streaming…), connus pour consommer de vastes quantités de ressources informatiques hébergées, ont dès le départ été pensés pour faire face aux défaillances ponctuelles du cloud public. Leurs architectures sont distribuées (réparties sur plusieurs serveurs distants), redondantes, et certains intègrent nativement des systèmes de test et de prévention des interruptions de services en cas de panne d’un serveur.
D’une conception souvent plus ancienne, les principales applications d’entreprise (ERP, solutions d’optimisation de la chaîne logistique…) ont été développées avec une autre philosophie. Ces progiciels s’appuient dès le départ sur des infrastructures moins nombreuses mais ultra-robustes. Il est donc difficile de les porter sur les environnements distribués du cloud. Et contrairement aux services en ligne, ils ne tolèrent quasiment pas les perturbations, susceptibles d’entraîner une défaillance immédiate de tout le système.
La localisation
L’accessibilité du cloud dépend en partie de sa localisation géographique : les temps de latence sont moindres si le Datacenter est situé à proximité immédiate des utilisateurs et plus élevé s’il est stocké aux Etats-Unis (sans réplication sur le continent européen). Attention également aux contraintes réglementaires qui peuvent tout bonnement interdire l’envoi de données sur un service cloud basé en dehors des frontières nationales ou européennes.
La réversibilité
Avec le cloud, il ne suffit pas d’évaluer la robustesse des serveurs, l’accessibilité et la sécurisation des salles d’hébergement ou bien encore les engagements du fournisseur en termes de qualité de service. Dans l’hypothèse d’une migration ultérieure, il faut aussi avoir conscience des spécificités technologiques propres au cloud sur lequel vous prévoyez d’installer une application critique. Les principales différences résident dans les architectures réseau, qui permettent de faire communiquer entre elles plusieurs machines virtuelles, et les caractéristiques des espaces de stockage mis à disposition (il peut s’agir de blocs de stockage, accessibles grâce à des interfaces de programmation, ou de bases de données hébergées). Les choix d’infrastructure déterminent l’évolution à venir de l’application. Et sa capacité ou non à être un jour basculée sur le cloud d’un autre fournisseur.