Portrait de l’entrepreneur français

Par définition, les entrepreneurs disposent de remarquables capacités d’adaptation. Un constat que confirment les informations recueillies l’été dernier par Hiscox auprès de 500 dirigeants de PME-TPE françaises (moins de 50 salariés) dans le cadre d’une vaste enquête menée aussi auprès de 3 000 entreprises de cinq autres pays européens et des Etats-Unis.

Par rapport à leurs aînées, les entreprises hexagonales créées depuis la crise financière mondiale des subprimes, entre 2007 et 2008, font preuve de plus de dynamisme. Elles sont ainsi plus nombreuses (42% contre 36% pour leurs aînées) à enregistrer une croissance du chiffre d’affaires et, logiquement, à vouloir embaucher (19% contre 16%). Encore mieux, 38% d’entre elles annoncent une progression de leurs bénéfices (contre 36% pour les autres). Remarquons aussi que 44% de ces nouvelles entreprises sont dirigées par des personnes de moins de 40 ans. Un taux qui tranche nettement avec les 16% des sociétés plus anciennes dans ce cas.

A quoi ces petites entreprises françaises doivent-elles cette vitalité ? Statistiques à l’appui, il est possible d’établir un lien avec une représentation nettement majoritaire des femmes dirigeantes (63%) parmi les entreprises nées depuis 2007-2008 dans le panel interrogé. Sachant qu’elles dirigent déjà 48% des entreprises fondées auparavant.

Des semaines plus longues, moins de congés

Au-delà de ce constat démographique, avec plus de 42 heures de travail hebdomadaire, l’ensemble des patrons français de PME-TPE arrive dans le trio de tête des dirigeants les plus travailleurs. Et ils ne comptent pas en rester là, puisqu’un sur quatre voudrait travailler plus… Une aspiration confirmée par le fait qu’ils prennent moins de 18 jours de vacances par an. Ce qui constitue un petit record en Europe ; les Allemands s’octroyant 21 jours de congé tandis que les Espagnols, les Néerlandais et les Britanniques s’accordent plus de 20 jours.

Les Français sont, avec les Espagnols, les entrepreneurs qui ont été les plus nombreux à lancer de nouveaux produits en 2014. Une performance d’autant plus notable que, dans tous les pays interrogés, 39% des entreprises créées depuis la récession ont innové l’année dernière, contre seulement 27% l’année précédente. En France, cette capacité d’innovation s’accompagne d’une part croissante d’entreprises qui se tournent vers l’international. Pour celles fondées à partir de 2007-2008, on atteint un taux remarquable de 15% de jeunes sociétés tournées vers l’export dans un pays qui n’a pas cette tradition.

Carnets de commandes et financement

Toutefois, mettre du cœur à l’ouvrage ne rime pas avec optimisme. A peine plus d’un patron français interrogé sur quatre (27%) se déclare confiant dans l’avenir. Même si le moral des Français a remonté depuis 2013, c’est nettement moins que la moyenne générale (45%). Les statisticiens le savent, la population française est, de manière générale, plus circonspecte que celle des pays voisins. Dans le cas des créateurs d’entreprise interrogés, une des raisons objectives de ce pessimisme relatif réside dans un indicateur objectif, les carnets de commandes. Alors que plus de la moitié de l’ensemble des entreprises (56%) signale une augmentation du nombre de nouveaux clients, les jeunes sociétés de l’Hexagone ne sont que 44% dans ce cas. De plus, 32% des entreprises françaises sont préoccupées par le risque de manquer de ressources financières. Mais sur ce point, nos PME-TPE sont à peine plus inquiètes que l’ensemble du panel (30%).

La pesanteur de l’environnement administratif et légal pèse aussi sur le moral des entrepreneurs français. Cette lourdeur leur accapare près de deux heures par semaine et une majorité d’entre eux aspire à un assouplissement du droit du travail. Dans la même perspective, ces passionnés attendent une réduction de leurs impôts.

Pour en savoir plus :
Entrepreneurs français : découvrez votre profil en infographie

ADN d’un entrepreneur, Enquête Hiscox 2014
L’enquête complète (cinq pays européens et Etats-Unis – PDF, 20 pages)

Les données de ce texte sont issues d’un panel représentatif de 500 PME-TPE françaises (moins de 50 salariés). Les réponses de ce panel ont été comparées à celles de 3 000 patrons de PME-TPE européennes (cinq pays) et américaines. Tous ces entrepreneurs ont été interrogés l’été dernier par The Survey Shop pour le compte d’Hiscox.