L’éventualité de voir Google intégrer un bloqueur de pub dans son navigateur Web n’a pas échappé à Margrethe Vestager.
La commissaire européenne à la concurrence, qui n’avait plus tweeté depuis le 5 avril, a repris du service sur le réseau social, affirmant que Bruxelles « surveillera de près » l’implémentation de cette fonctionnalité et son impact.
L’initiative, annoncée par le Wall Street Journal sans confirmation de la part de Google, retient d’autant plus l’attention qu’au dernier pointage de StatCounter, Chrome dispose d’une part de marché de 53 % dans le monde sur le segment des navigateurs Web.
En préchargeant son propre adblocker, la firme de Mountain View pourrait espérer dissuader les internautes d’installer des outils fournis par d’autres firmes comme eyeo (Adblock Plus), dont le modèle économique repose sur une « liste blanche » sur laquelle les principaux acteurs de la publicité en ligne ne peuvent figurer que moyennant paiement.
On peut aussi percevoir, dans la démarche, un rappel à l’ordre pour les annonceurs. Il ne s’agirait effectivement pas de bloquer l’ensemble des annonces, mais uniquement celles que la « Coalition for Better Ads » – dont Google est membre – juge « non acceptables ».
Parmi les formats incriminés, certains le sont aussi bien sur desktop que mobile, à l’image des pop-up, des vidéos en lecture automatique avec son et des bandeaux défilants. D’autres le sont sur l’une ou l’autre plate-forme, à l’instar des pré-homes avec compteur, des publicités animées et des annonces qui occupent plus de 30 % de la surface de l’écran.
Un chantier de plus pour la Commission européenne, qui mène déjà une enquête antitrust contre Google sur trois volets : les comparateurs de prix, les services publicitaires et les OS mobiles.
Les procédures se sont accélérées depuis que Margrethe Vestager a succédé à Joaquín Almunia pour superviser les affaires de concurrence. Un premier acte formel d’accusation (« communication des griefs ») avait été envoyé en avril 2015 sur la partie comparateurs. Android avait suivi à un an d’intervalle, avant les services publicitaires en juillet 2016.
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