Blue Coat entre dans le giron de Symantec quand Veritas en sort
Après avoir cédé sa division Veritas pour 7,4 milliards de dollars, Symantec s’offre son concurrent Blue Coat pour 4,65 milliards, en numéraire.
C’est le temps des grandes manœuvres pour Symantec.
Après avoir cédé, pour 7,4 milliards de dollars, sa filiale Veritas à un groupe d’investisseur emmené par Carlyle Group LP et le fonds souverain GIC de Singapour (transaction finalisée le 1er janvier 2016), l’éditeur américain spécialisé dans la sécurité IT met la main sur son rival Blue Coat.
La transaction, annoncée à 4,65 milliards de dollars en cash, devrait être bouclée au 3e trimestre 2016. Les conseils d’administration des deux sociétés ont donné leur aval.
Symantec compte financer cette acquisition via sa trésorerie et en contractant de la dette à hauteur de 2,8 milliards de dollars.
Bain Capital, propriétaire de Blue Coat, s’engage à acquérir 750 millions de dollars d’obligations convertibles dans le nouvel ensemble. Le fonds Silver Lake doublera quant à lui son investissement, à 1 milliard de dollars.
Les synergies opérationnelles devraient permettre d’économiser 150 millions de dollars sur l’exercice fiscal en cours – à achever le 30 avril 2017. Le chiffre d’affaires combiné atteindrait 4,4 milliards de dollars, dont 62 % issus des services aux entreprises.
CEO de Blue Coat depuis septembre 2011, Greg Clark prendra la tête de Symantec, qui s’est séparé de son dirigeant Michael Brown au mois d’avril. Dan Schulman restera aux rênes du conseil d’administration.
Thomas Seifert conservera quant à lui le poste de directeur financier. L’intéressé explique que Symantec lorgnait de longue date Blue Coat, mais attendait que la cession de Veritas soit validée.
Dans l’absolu, ce rapprochement déjoue les pronostics : Bain Capital était pressenti pour introduire une partie du capital de Blue Coat en Bourse, sur le NYSE, avec l’objectif de lever 100 millions de dollars.
Sur son dernier exercice fiscal, l’éditeur basé en Californie affiche un chiffre d’affaires en hausse… sauf si l’on tient compte, dans le cadre des normes comptables GAAP, des modifications induites par le passage dans l’escarcelle de Bain Capital.
Dans ce cas, le CA s’élève à 598 millions de dollars, contre 631 millions sur l’exercice 2015 et 606 millions en 2014. Quant aux pertes, elles se creusent, à 289 millions de dollars (15 millions en 2015 et 51 millions en 2014).
Crédit photo : Minerva Studio – Shutterstock.com