Bluetooth cherche la compatibilité
Si, sur le papier, la norme de communication sans fil Bluetooth présente de nombreux avantages, dans la pratique des inconvénients majeurs freinent son adoption massive. Parmi eux, les difficultés d’interopérabilité entre certains matériels. Le consortium chargé de développer la norme a décidé d’éliminer ces problèmes d’incompatibilité. Une décision réjouissante mais n’est-il pas trop tard ?
A l’occasion de l’Official Developper Conference (San Jose, Californie, du 9 au 14 décembre), Mike McCamon, directeur du consortium de constructeurs Bluetooth (le Bluetooth SIG), a présenté un nouveau programme intitulé « 5 Minutes Ready » à l’occasion du discours d’ouverture des conférences. Objectif : simplifier le déploiement de matériels Bluetooth, qui a bien du mal à décoller commercialement.
Et pour cause. Lancée en 1999, la norme de communication sans fil qui permet de relier jusqu’à sept appareils communiquant entre eux jusqu’à 723 Kbits/s dans un rayon de 10 voire 100 mètres maximum (selon le profil), connaît quelques ratés. Le principal, et le plus dommageable, tient dans les difficultés de certains périphériques à communiquer entre eux. Notamment les périphériques issus de domaines différents comme la vidéo et l’informatique, la téléphonie, etc. Autrement dit, un ordinateur pourra ne pas « voir » l’imprimante posée à ses côtés alors que les deux machines disposent d’une puce Bluetooth. Bref, qui serait prêt à investir dans du matériel dont la compatibilité, présente ou à venir, n’est pas garantie ?
Le programme « 5 Minutes Ready » ne vise rien d’autre que d’éliminer ce problème inhérent à la gestion des profils de matériel et de redonner au consommateur la confiance nécessaire à ses dépenses. Prévu pour démarrer au premier trimestre 2003, le programme en question vise à mieux faire circuler l’information entre les constructeurs afin de rendre leurs produits compatibles. « 5 Minutes Ready » prévoit donc de publier toutes les données techniques, notamment celles acquises lors des Unplugfests, ces cessions où les constructeurs se rencontrent pour tester leur matériel. Des plates-formes de test indépendantes seront également mises en place.
La concurrence WiFi
On s’étonne un peu que ces mesures n’arrivent qu’après quatre ans de développements mais on peut également comprendre l’hésitation des constructeurs à livrer une partie de leurs technologies et autres secrets de fabrication. Mais la démarche est indispensable pour installer la norme Bluetooth sur un marché très concurrencé par le WiFi qui, lui, ne pose aucun problème de compatibilité. D’où, peut-être, son adoption rapide et massive malgré un prix et une consommation électrique plus élevés. Reste à savoir si le mea culpa du Bluetooth SIG n’arrive pas un peu tard…