Bluetooth enfin normalisé ?
A l’occasion du récent congrès de Monaco consacré à Bluetooth, les industriels se sont mis d’accord sur une norme commune, la 1.1, et sur la standardisation de leurs produits qui devrait à terme offrir l’interopérabilité parfaite. Après deux ans de retard, les premiers appareils Bluetooth s’apprêtent à faire leur apparition dans les rayons. Essentiellement dans les secteurs du téléphone mobile et du PC de poche.
Dans un précédent article (voir édition du 27 mars 2001), nous évoquions les difficultés des appareils Bluetooth à communiquer entre eux, ce qui rendait la norme inutilisable. Une défaillance due à l’absence de caractérisation des profils définis par le SIG (Special Interest Group) chargé de développer et valider les choix technologiques autour de la norme de communication sans fil. Cette lacune de profils communs est l’une des raisons qui expliquent les deux années de retard prises dans le développement de la norme et l’absence d’appareils Bluetooth sur le marché. « Il vaut mieux que les produits arrivent en retard mais qu’ils fonctionnent parfaitement plutôt que l’inverse », justifie Gilles Pecqueron de TDK Systems France, filiale de TDK Corporation.
Quelques problèmes d’interopérabilité
Après le récent congrès de Monaco, le directeur business et développement se veut confiant sur l’avenir de Bluetooth. « La quasi-totalité des industriels se sont mis d’accord pour fabriquer leurs produits autour de la nouvelle norme 1.1. La standardisation est vraiment l’objectif commun », explique-t-il. Cette version 1.1 résout-elle les problèmes d’interopérabilité entre les appareils Bluetooth de marques différentes ? « Oui et non », répond Gilles Pecqueron, « nous rencontrons encore des soucis au niveau des couches logicielles, particulièrement avec les imprimantes. » Les bogues « traditionnels » à toute nouvelle technologie informatique en somme. « Nous organisons des bancs d’essai à l’aveugle où sont cachées les marques et caractéristiques des appareils qui nous permettent de confronter et d’améliorer les comportements de nos produits en toute indépendance des stratégies marketing », explique notre correspondant. Quant à pouvoir se connecter sur un réseau d’entreprise à partir de son Palm, profiter des accès Internet et des imprimantes sans avoir à installer le moindre driver, le tout sans aucun câble bien sûr, c’est un scénario de plus en plus réaliste. « Les premiers produits de ce type pourraient être disponibles dès septembre prochain », avance Gilles Pecqueron, « mais leur intégration risque, elle, de prendre plusieurs années. »
Peut-être moins. Ericsson et Nokia ont lancé des modèles de téléphones à batterie Bluetooth (respectivement R520/T39 et R320/T28, 6310 et 6210). Sanyo met la dernière touche à un terminal GPRS/UMTS/iMode Bluetooth. HP adapte une imprimante portable (la 350cBi). Motorola et Philips travaillent à des cartes d’extension Bluetooth. En France, TDK Systems, en partenariat avec Tactel, devrait lancer en juillet prochain Blue5, un module Bluetooth qui permettra au Palm V de se relier aux téléphones Bluetooth afin d’accéder à Internet et ses services (e-mail, etc.). Ce module devrait être commercialisé autour de 1 800 francs. Un prix un peu excessif pour un usage limité, dans un premier temps, aux téléphones Nokia et Ericsson qui servent alors simplement de modems. « Ce n’est pas tant le coût des composants électroniques, un peu plus chers que prévu, que l’aspect nouveau d’un marché qui surévalue un peu le prix des premiers produits », justifie le directeur des ventes de TDK. Apparemment, Bluetooth pourrait connaître son envol avec le marché du téléphone mobile couplé au PDA. Un marché qui touche à la fois les professionnels et le grand public. Le prochain MedPI, rendez-vous annuel du marché des nouvelles technologies numériques et de ses circuits de distribution grand public et SOHO, devrait nous en apprendre un peu plus.
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