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Bob Wiederhold (Transitive)  : QuickTransit va être bientôt adopté

Le lancement de QuickTransit , technologie dite de « virtualisation de processeurs » développée par la société high-tech américaine Transitive, a laissé planer quelques doutes sur son réel potentiel (voir édition du 17 septembre 2004). Le nouveau logiciel, présenté sous forme d’un émulateur, permettrait de passer d’une plate-forme à une autre sans encombres. Bob Wiederhold, PDG de la société, défend son innovation même s’il reconnaît certaines limites en l’état actuel.

Vnunet : Sur quels composants repose la technologie QuickTransit que vous avez développée ? Bob Wiederhold : notre technologie de « virtualisation matérielle » s’appuie sur trois composants. Un module de traduction dynamique du code processeur. Il permet à un processeur X de se faire passer pour un processeur Y (en évoluant d’une architecture Power à une architecture x86 par exemple). Le deuxième module s’occupe de réaliser des correspondances de fonctions entre les systèmes d’exploitation. Enfin, le troisième composant de notre solution se charge de réaliser le même travail de mise en correspondance du côté des graphiques.

Comment fonctionne le processus d’émulation ou de « virtualisation »?

Nous passons par trois étapes opératoires. Une première phase consiste à lire des blocs de code et de les convertir dans un état intermédiaire. Notez que je parle de blocs de code et non de lignes de code. Pour faire une analogie, c’est comme si notre technologie se chargeait de réaliser une traduction de texte de l’anglais en français, paragraphe par paragraphe. Alors que jusqu’à présent, ces textes étaient traduits mots par mots. C’est en tout cas ainsi qu’opèraient la plupart des précédents émulateurs du marché.

Qu’arrive-t-il au code, une fois parvenu au stade de conversion dans « un état intermédiaire »  ?

Notre technologie cherche l’optimisation en utilisant la règle des 10/90. Il faut savoir en effet qu’un processeur utilise 10 % du code sur 90 % de son temps de calcul. Nous voulons optimiser au mieux ces 10 % de code utilisés par un processeur pour qu’ils fonctionnent au mieux sur un autre processeur. La dernière phase consiste à générer du code exécutable par le processeur hôte. Nous stockons en mémoire cache le code le plus utilisé pour obtenir les meilleurs résultats. Dès que le processeur hôte est capable de traiter les fonctions de manière similaire au processeur qu’il simule, QuickTransit tente d’établir une correspondance de fonctions d’un OS à l’autre et d’un système graphique à l’autre.

Comment espérez-vous diffuser cette technologie ?

D’abord en travaillant en OEM avec les constructeurs informatiques. L’idée est d’intégrer QuickTransit pré-installé dans les systèmes d’exploitation. Dans une deuxième phase, outre les constructeurs informatiques, nous entendons nous rapprocher des développeurs. Ceux-ci dépensent en effet des millions pour porter une application sur telle ou telle plate-forme. En intégrant le code QuickTransit, ils pourront sortir des versions compatibles avec plusieurs plates-formes simultanément. Enfin, dans un troisième temps, nous nous adresserons aux services informatiques des sociétés ou des administrations publiques.

Allez-vous assurer la compatibilité totale de la plate-forme Mac OS d’Apple, dont on dit souvent qu’il lui manque la compatibilité avec Windows ?

Nous n’avons pas annoncé pour l’instant que nous supportions Windows pour PowerPC. Il n’y a pas de raison technique pour que cela ne se fasse pas. Mais pour l’instant nous ne le supportons pas.

Quel sera le prix d’acquisition de QuickTransit ?

Il faut compter d’abord un coût d’accès à notre technologie puis des redevances annuelles, notamment pour la partie support technologique.

Quand votre technologie apparaîtra-t-elle sur le marché ?

La commercialisation est lancée au niveau mondial. Un premier client devrait annoncer l’intégration de notre solution dans ses systèmes avant la fin de l’année. Le déploiement devrait intervenir en début d’année prochaine. Mais cela ne dépend pas que de nous : il faut plusieurs mois de tests intensifs pour vérifier la bonne intégration de QuickTransit à un système d’exploitation et le fait de l’installer dans un package de services informatiques prend plus de temps.

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