On croyait que la BLR pouvait échapper au marasme qui touche actuellement le secteur de téléphonie. Il n’en est rien. Confronté à de graves difficultés financières, le câblo-opérateur UPC, actionnaire à 47,5 % du consortium Fortel, un des deux opérateurs avec Firstmark à avoir décroché une licence nationale de boucle locale radio, revoit sa copie dans l’accès Internet par onde radio. Alors qu’il y a 8 mois à peine, le consortium réunissant aux côtés d’UPC, la holding du groupe d’Ernest-Antoine Sellières, Marine-Wendel, et NRJ, annonçait un investissement audacieux de plus de 17 milliards de francs. Aujourd’hui, UPC n’a semble-t-il plus les moyens de tenir ses promesses. D’ailleurs, il a suspendu son projet de services de téléphonie par boucle locale radio (BLR) en Suisse et pourrait faire de même en Espagne.
La BLR, une technologie plutôt destinée aux professionnels
Le retrait d’UPC de la BLR est un coup dure pour Fortel qui devra trouver dans les tous prochains jours un acteur ayant les mêmes compétences techniques qu’UPC. Toutefois, la situation n’est plus toute à fait identique à celle d’il y a un an. A l’époque, tout projet télécoms suscitait l’euphorie. Il n’est pas certain que le consortium puisse trouver un opérateur capable de se joindre à un projet de 17 milliards de francs. D’autant que Fortel, à la différence de Firstmark, vise le marché du grand public alors que tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que la boucle locale radio est une technologie pour les entreprises.
Reste, de plus, que tout changement lié au capital doit recevoir l’aval de l’Autorité de régulation (ART), mais surtout le nouveau venu doit se tenir au cahier des charges qui a justement prévalu la sélection de Fortel comme opérateur national. Dans le cas ou un opérateur se porterait candidat, la mise en place de l’offre de Fortel devrait nécessiter plus de temps. Un retard sur le calendrier que ne manqueraient pas de signaler les autres candidats afin de s’excuser de leur propre retard. Si Firstmark a annoncé l’ouverture commercial de son réseau à Nantes, les annonces se font rares.
L’ART en écartant les ténors de la téléphonie comme Cegetel ou Siris risque d’être tenu responsable de la difficile mise en oeuvre de la BLR. Après les défections nombreuses autour de l’UMTS, l’Autorité de régulation se trouve avec un nouveau problème sur les bras au moment même où le gouvernement cherche à démocratiser Internet sur tout le territoire français.
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