A la mi-février, King Digital Entertainment sortait officiellement de l’ombre pour sa procédure d’entrée en Bourse. L’éditeur du jeu à succès Candy Crush Saga déposait un document officiel auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC, autorité de régulation des marchés financiers aux Etats-Unis) en vue d’une introduction sur le New York Stock Exchange.
Le premier jour de cotation interviendra ce 26 mars. Réalisée avec le concours de partenaires financiers parmi lesquels J.P. Morgan, Credit Suisse, BofA Merrill Lynch, Barclays, Deutsche Bank et RBC Capital Markets, cette IPO marque une nouvelle étape dans le développement de la société londonienne aujourd’hui basée à Dublin.
L’opération permettra de lever 326 millions de dollars, à raison de 22,50 dollars par action. En émettant 15,5 millions de titres (plus en cas de surallocation), King Digital Entertainment verra sa capitalisation boursière dépasser les 7 milliards de dollars. Une situation qui devrait bénéficier tout particulièrement à Index Ventures et Apax Partners. Ces deux fonds privés, qui ont soutenu le développement de l’éditeur dans le cadre d’un tour de table de 43 millions de dollars mené en 2005, devraient sortir d’un capital qu’ils détiennent respectivement à 8,3% et 48%… pour réaliser une plus-value significative.
Actif depuis 2003, King Digital Entertainment compte aujourd’hui quelque 500 employés. Les informations communiquées à la SEC laissent entrevoir une croissance impressionnante : le bénéfice net s’est élevé à 568 millions de dollars en 2013, contre 8 millions l’année précédente. Basée sur un modèle économique freemium (ou « free to play »), la licence phare Candy Crush Saga concentrerait actuellement les trois quarts des recettes brutes de la société, avec une base de plus d’un demi-milliard de joueurs, dont 100 millions d’actifs par jour.
Valorisé à plus de 7 milliards de dollars, King se rapproche de la capitalisation d’Electronic Arts et dépasse celle de l’éditeur californien Zynga. Cet autre spécialiste du jeu social vaut aujourd’hui moins de 5 milliards alors que son IPO remonte à 2011. Il a négocié très difficilement le virage vers le mobile et la prise d’indépendance vis-à-vis de Facebook.
Comme le note TechCrunch, le cas Zynga a refréné les autres éditeurs, qui ont préféré se tourner vers des acteurs privés pour lever des fonds. Supercell, dont le chiffre d’affaires 2013 a avoisiné le milliard de dollars avec Clash of Clans et Hay Day, a cédé plus de la moitié de son capital à l’opérateur télécoms japonais Softbank et au spécialiste du divertissement Gung-Ho Entertainment. D’autres ont choisi la revente, comme le Britannique NaturalMotion, qui s’est offert à… Zynga, pour environ 500 millions de dollars.
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Crédit illustration : King Digital Entertainment
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