La Bourse sanctionne les résultats d’Amazon
Les marchés ont froidement accueilli le bilan financier d’Amazon, qui a creusé ses pertes sur le 3e trimestre de son exercice fiscal 2014.
Coté sur le Nasdaq, le titre Amazon (AMZN) a perdu plus de 10 % ce jeudi dans les échanges d’après-Bourse : les marchés ont froidement accueilli la publication des résultats du groupe e-commerce américain pour le 3e trimestre de son exercice fiscal 2014, clos au 30 septembre.
A 20,58 milliards de dollars, le chiffre d’affaires augmente de 20 % d’une année sur l’autre, mais reste en deçà des attentes des analystes (20,84 milliards). Et les pertes se creusent : 437 millions net (soit 95 cents par action), contre 41 millions de dollars (9 cents par action) au 3e trimestre 2013.
Les revenus progressent plus vite aux Etats-Unis (+ 25 % sur un an, à 12,867 milliards de dollars) qu’à l’international (7,712 milliards, soit + 14 %). Les produits électroniques génèrent toujours l’essentiel des ventes : 13,933 milliards de dollars, contre 5,244 milliards pour les contenus et services multimédias.
Amazon doit faire face à des coûts d’inventaire à hauteur de 845 millions de dollars, soit 259 millions de plus qu’à la même période en 2013. Près de 10 % de ces charges (83 millions de dollars) sont liées au Fire Phone. Ce smartphone « à expérience immersive » doté de synergies avec les services cloud et le business e-commerce du groupe a du mal à se faire une place sur le marché. Son prix a d’ailleurs été rabaissé de 200 dollars début septembre, passer à 449 dollars hors subvention et à 99 cents avec engagement de deux ans sur certains forfaits téléphoniques.
Les dépenses marketing ont également connu une forte hausse, frôlant le milliard de dollars. Une augmentation d’environ 50 % en un an également appliquée à la R&D, qui a consommé 2,423 milliards de dollars. C’est sans compter l’acquisition, pour 970 millions de dollars, de Twitch, cette place de marché numérique mélangeant la vidéo, le streaming et les jeux.
La concurrence dans le cloud est rude avec Google et Microsoft. La guerre des prix lancée entre les trois acteurs a fortement réduit les marges d’Amazon (qui a diminué ses prix de 28 % à 51 % selon les services depuis le mois d’avril). Si bien qu’au 30 septembre 2014, la trésorerie a fondu à 5,258 milliards de dollars, contre 8,658 milliards au 31 décembre 2013.
La période estivale aura été marquée par le renouvellement de la gamme de tablettes Amazon, avec un modèle Fire HD disponible en 6 et 7 pouces, décliné également en une version pour enfants. L’offre de liseuses a aussi évolué avec le nouveau Kindle Voyage. Sur le volet des contenus, Amazon Game Studios a lancé plusieurs jeux disponibles exclusivement sur ses tablettes et son smartphones ; du côté des séries, quelques avant-premières ont été négociées pour le service Prime Instant Video.
En plus d’ouvrir une boutique d’objets imprimés en 3D, Amazon a étendu la disponibilité de son service Local Register, qui permet aux petits commerçants d’accepter les paiements par carte via un smartphone ou une tablette. L’offensive pour les fêtes de fin d’année se prépare avec des deals réservés aux clients de l’offre Prime (prestations haut de gamme dans le commerce électronique et les divertissements numériques), des listes préétablies de jouets et de produits électroniques, ainsi que le service #AmazonWishList. Ce dernier permet aux twittos américains d’ajouter des produits dans leur panier Amazon sans quitter le réseau social.
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