Bouygues Telecom : Free n’empêche pas le lévrier de la 4G de courir

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Après saisine de Free Mobile, le Conseil d’État conforte Bouygues Telecom dans la réutilisation de la bande de fréquence à 1800 MHz – jusqu’ici allouée à la technologie GSM – pour déployer la 4G/LTE.

Les lignes bougent dans le débat stratégique autour du « refarming« , levier essentiel dans le déploiement du très haut débit mobile.

En date du 11 juillet, Bouygues Telecom est conforté, sur ordonnance du Conseil d’État, dans la réutilisation de la bande de fréquence à 1800 MHz – actuellement dédiée aux technologies GSM – pour exploiter son réseau 4G.

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes avait accordé à l’opérateur une autorisation de principe en ce sens, le 4 avril dernier.

Mais cette décision, qui vise à favoriser l’extension de la LTE et des offres d’Internet mobile, n’est pas du goût de la concurrence.

Et notamment de Xavier Niel, qui en exigeait la suspension.

Le principal dirigeant d’Iliad-Free estimait que « lancer, dès 2013, la 4G sur les fréquences 1800 MHz, serait un énorme cadeau à l’opérateur le moins engagé dans la couverture numérique du territoire et la certitude d’une destruction massive d’emplois. »

Sans saisir (au contraire de Xavier Niel) le Conseil d’État, SFR avait également agité l’épouvantail des suppressions de postes, affirmant que l’avantage concurrentiel lié au refarming serait « un drame social dans la téléphonie mobile ».

Orange évoquait pour sa part « une rupture d’égalité entre opérateurs ». Son recours déposé à cet égard doit encore être examiné, alors que celui de Free Mobile est officiellement rejeté.

Dans l’état, Bouygues Telecom va pouvoir ouvrir, le 1er octobre, son réseau 4G national, couvrant 40% de la population.

Et bénéficier des avantages du 1800 MHz en termes de portée, de puissance – idéal en zone urbanisée – ou encore de performances : agréger davantage de porteuses offrira des débits théoriques plus élevés.

Autre donnée stratégique : la compatibilité avec certains terminaux comme l’iPhone 5 d’Apple, inutilisable à 2600 MHz, fréquence actuellement exploitée pour acheminer la 4G.

L’infrastructure étant déjà en place, la mise à niveau passe par des changements de cartes dans les baies des stations radio et des ajustements logiciels.

Le processus de « refarming » est le fruit d’une concertation menée depuis 2009 avec l’ensemble des parties intéressées, et ponctuée, à l’été 2012, d’une consultation publique.

Bouygues Telecom a pris position sur ce dossier en juillet 2012, s’engageant à créer, sous réserve de l’aval du régulateur, 400 emplois, essentiellement chez les sous-traitants.

L’ARCEP, qui insiste pour que soient respectées « les conditions d’une concurrence effective au bénéfice du consommateur », établira, pour chaque demande d’un opérateur, un calendrier spécifique afin de lever la restriction à la technologie GSM.

Celle-ci sera, à défaut, généralisée en date du 25 mai 2016.

Si les trois opérateurs historiques sont sur le qui-vive, la problématique est plus complexe pour Free Mobile, qui, ayant démarré son activité commerciale en janvier 2012, ne dispose d’aucun lot à 1800 MHz.

Orange lui a tout de même accordé une place dans cette bande convoitée, au nom de l’accord d’itinérance 2G/3G qui lie les deux groupes.

Ces contraintes en termes de ressources et de qualité de service tracent les grandes lignes d’une redistribution spectrale susceptible de refaçonner sensiblement, sur le long terme, le paysage de la 4G.

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Crédit photo : pittaya – Shutterstock.com

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