Pour la deuxième fois en dix-huit ans d’activité, Bouygues Telecom va procéder à des réductions d’effectifs.
Portée par une volonté de clarification des offres fixes et mobiles, la réorganisation stratégique de l’opérateur impliquera la suppression de 1516 postes – soit environ 17% de la masse salariale – dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi officialisé aujourd’hui devant le Comité central d’entreprise.
Le groupe Bouygues inscrit cette démarche dans un projet global de refonte de sa filiale télécoms, qui se trouve dans une position difficile illustrée par une perte opérationnelle courante de 19 millions d’euros au premier trimestre 2014. La direction assure que les collaborateurs des boutiques et les conseillers en contact direct avec les clients ne seront pas concernés… contrairement aux directions informatique, réseau et marketing, ainsi que les fonctions support.
Les départs spontanés seront privilégiés dans un premier temps, du 15 novembre 2014 au 15 janvier 2015. Des reclassements pourront éventuellement être opérés au sein du groupe Bouygues selon les compétences des volontaires. Viendra ensuite, du 15 janvier au 15 mars 2015, la phase de licenciements secs, dont l’ampleur reste inconnue à l’heure actuelle. Les négociations avec les partenaires sociaux s’échelonneront sur les deux prochaines semaines.
Cette restructuration d’activité doit concourir au redressement de l’entreprise, qui a choisi – malgré les injonctions du gouvernement à « trouver un partenaire » – de relever la tête en toute autonomie, avec l’objectif d’économiser 300 millions d’euros par an à partir de 2016. Selon le directeur général Olivier Roussat, des discussions ont bien été menées avec Iliad et Orange, mais elles « n’ont pas abouti ».
Fragilisé par la fusion SFR-Numericable et l’agressivité commerciale de Free, Bouygues Telecom projette une révision de son modèle économique. Parmi les trois axes forts du « choc de simplification » que prône Olivier Roussat, « développer les nouveaux et l’Internet mobile en poursuivant les investissements dans le réseau mobile« .
Il faut s’attendre, au cours des prochaines semaines, à plusieurs annonces concernant la 4G. Un argument fort qui n’a, jusqu’alors, pas engendré les performances commerciales escomptées, alors même que le réseau couvre plus de 60% de la population, essentiellement grâce à un accord d’exploitation de la bande de fréquences à 1800 MHz.
Autre changement à prévoir, un « grand ménage » dans l’offre mobile, avec deux vocations majeures : en améliorer la lisibilité auprès du consommateur… et en simplifier la gestion par les équipes de Bouygues Telecom, des conseillers au service informatique. Cette transition se traduira, pour les clients, par le « passage automatique sur une offre plus avantageuse ». Elle cristallise surtout les inquiétudes des syndicats, qui redoutent « de véritables hémorragies » en termes d’emploi.
Lancée fin février avec du triple play à 19,99 euros par mois autour de la Bbox Sensation, l’offensive dans le fixe redoublera. Olivier Roussat se veut formel sur cette question : « Le marché ne peut plus rester au niveau des prix actuels« . Quitte à éroder ses marges, la filiale du groupe BTP attaque le coeur du business qui a notamment fait le succès de Free. Plus petit acteur sur ce segment de marché, avec 2 millions de clients Bbox au dernier relevé, elle promet de nouvelles offres dans les semaines à venir. La fibre devrait être concernée au même titre que l’ADSL.
La relation avec les clients évoluera en parallèle, dans une logique de proximité. Le réseau, qui compte actuellement environ 600 boutiques en France, sera « renforcé et modernisé », par exemple à travers des rayons dédiés aux objets connectés.
Les marchés ont fraîchement accueilli l’annonce de ce plan de sauvegarde de l’emploi. Ce mercredi vers 17h30, l’action Bouygues Telecom, cotée sur NYSE Euronext Paris, perdait 6,29% de sa valeur, à 32,02 euros.
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