La consolidation du secteur des télécoms en France pourrait se poursuivre cette année.
Déjà propriétaire de Numericable-SFR, Altice a vraisemblablement toujours l’intention de racheter Bouygues Telecom. Le fonds d’investissement de Patrick Drahi serait prêt à mettre 8 milliards d’euros sur la table. C’est ce que suggère un rapport OFG Recherche du 26 janvier 2015 dont BFM Business s’est procuré une copie.
Cette information corrobore les propos tenus par Dexter Goei le 20 novembre dernier dans le cadre de la conférence Technology, Media and Telecom organisée par la banque d’affaires Morgan Stanley. Le directeur général d’Altice avait déclaré : « Nous nous considérons comme les acheteurs naturels [de Bouygues Telecom] ».
Altice donnerait là une nouvelle impulsion à sa dynamique de rachats lancée l’année passée avec les absorptions successives de SFR, puis de Virgin Mobile. Depuis lors, la concentration du marché semblait marquer le pas, les discussions de rapprochement menées au printemps entre Bouygues Telecom et Iliad-Free – puis Orange ensuite – n’ayant pas abouti.
8 milliards d’euros, c’était justement le montant de l’offre déposée par Orange, qui s’intéressait à un certain nombre d’actifs dans la partie réseau, mais aussi dans les ressources humaines. L’opérateur historique n’avait cependant pas pu disposer des fonds et Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Économie, avait refusé une transaction en actions. Si bien que le P-DG Stéphane Richard avait officiellement jeté l’éponge le 2 juillet 2014, jugeant que « les conditions que le groupe avait fixées [n’étaient] pas réunies« .
Au-delà de sa capacité à assurer un nouvel endettement après la signature du chèque de 13,5 milliards d’euros à Vivendi (une opération qui avait requis une augmentation de capital de 4,7 milliards), Altice devra convaincre Martin Bouygues.
Après l’échec du rachat de SFR, le patron du groupe BTP avait décidé de poursuivre le développement de sa filiale télécoms de manière autonome, avec l’objectif de « redevenir compétitif », moyennant un plan de restructuration finalement ramené à 1100 départs après une estimation initiale de 1500 postes.
L’opération de concentration serait aussi surveillée de très près par l’Autorité de la concurrence, qui pourrait exiger d’importantes concessions pour maintenir l’équilibre du secteur. Aussi bien au niveau des fréquences mobiles que de l’infrastructure réseau, voire de la base d’abonnés.
Comme le note Silicon.fr, Free serait a priori le seul intéressé par de tels actifs. Or, son fondateur et principal dirigeant Xavier Niel s’estime incontournable dans un scénario du consolidation du marché (« [Cela] ne peut se passer sans nous« , déclarait-il récemment). Il appartiendra donc à Patrick Drahi de convaincre son homologue de regarder à nouveau le dossier Bouygues Telecom.
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