Branle-bas de combat dans l’Internet sans fil
Le nombre d’internautes mobiles devraient croître énormément dans les années qui viennent. Pour les capturer, une vague d’alliances secoue l’industrie. Avec Microsoft en grand absent… pour le moment.
Selon l’une des vice-présidentes de Sun Microsystems, il y a déjà aujourd’hui plus d’appareils capables de se connecter sans-fil à Internet que de PC de bureau. Dans 4 ans, le nombre cumulé de téléphones mobiles, pagers et autres PC de poche dépassera le nombre de postes de télévision, pour atteindre le milliard d’unités. Nokia, de son côté, estime que le milliard de téléphones mobiles utilisés dans le monde sera atteint dès 2003. Devant de telles perspectives, on comprend mieux l’extraordinaire mouvement d’organisation qui s’opère en ce moment. Les annonces d’alliances et de partenariats se multiplient dans le domaine de l’accès mobile au Net.
A tout seigneur, tout honneur. Le britannique Vodaphone AirTouch, leader mondial de la téléphonie mobile avec plus de 35,5 millions d’abonnés répartis dans 25 pays, vient d’annoncer la prochaine création d’une plate-forme spécifiquement destinée aux internautes mobiles. L’alliance, forgée avec des entreprises comme Ericsson, IBM, Nokia, Palm Computing, Psion et Sun, donnera naissance à un site portail d’ici à la mi-2000. Dans le cadre de cet accord, Sun vendra pour environ 500 millions de dollars (3 milliards de francs) de serveurs, logiciels et services à Vodaphone. Sun avait passé le même genre d’accord avec Lucent, autre géant du sans-fil, en décembre dernier.
Outre cet accord de développement de solutions, Vodaphone bataille dure depuis plusieurs semaines pour prendre le contrôle de Mannesmann, opérateur allemand de téléphonie mobile, qui lui apporterait une vingtaine de millions d’abonnés supplémentaires. Pour le moment, la société allemande résiste à l’OPA hostile qui coûterait tout de même à Vodaphone la bagatelle de 83 milliards de dollars.
Oracle et Cap Gemini, une des principales sociétés françaises de services informatiques, ont annoncé hier leur intention de proposer prochainement aux opérateurs télécoms une plate-forme pour les accès mobiles.
Tous ses rapprochements montrent à quel point l’internaute itinérant va être courtisé. De nombreux services lui seront proposés (info, météo, e-commerce, etc.). Reste un absent de marque parmi tous ces nouveaux alliés :Microsoft. Que l’on considère ces partenariats du côté des machines serveurs comme de celui des terminaux de consultation, l’éditeur de Seattle semble bien absent. Ainsi, les solutions de Sun reposent sur son système d’exploitation Solaris et sa gamme de logiciels serveurs iPlanet, tout droit sortie des caisses de Netscape. Côté PC de poche, le système EPOC 32 de Psion et Palm OS de Palm Computing ont le vent en poupe. Même si Microsoft annonce depuis plusieurs mois travailler à un téléphone intégrant Windows CE, son système d’exploitation allégé ne semble pas attiré les foules. Selon une analyste de la société d’étude Merrill Lynch, le marché serait même « en train de le rejeter ». « 80 % des téléphones mobiles connectés devraient être équipés du système EPOC » a-t-elle même ajouté. Le système est dorénavant développé au sein du consortium Symbian qui regroupe Psion, Motorola, Nokia, Ericsson. Ce dernier vient d’ailleurs d’annoncer la sortie sur le marché français du MC 218, un PC de poche, copie quasi-conforme du Psion Series 5.
Pour en savoir plus :
* Symbian