Des accords de licences avec des fabricants de terminaux Android, Microsoft en a déjà signé plusieurs dizaines*. Mais le dernier en date, noué avec Xiaomi, est particulier.
En plus des modalités « classiques », qui consistent notamment en l’intégration d’Office et d’autres outils de productivité sur certains appareils, le groupe américain vend à la firme chinoise un lot de près de 1 500 brevets dans les réseaux de communication sans fil, la vidéo ou encore le cloud.
Les deux partenaires disent se projeter « sur le long terme » dans le cadre de ce partenariat qui lève une barrière majeure à l’expansion internationale de Xiaomi, bousculé sur les questions de propriété intellectuelle.
Plusieurs procédures judiciaires ont été intentées à son encontre ces dernières années, dans différents pays. Par exemple en Inde, où la Haute Cour de Delhi avait prononcé, en 2014, une interdiction temporaire de vente pour certains produits, sous la pression de l’équipementier télécoms suédois Ericsson.
Jonathan Ive, responsable du design chez Apple, s’est lui aussi montré agressif vis-à-vis de Xiaomi, employant le terme « vol » pour qualifier les méthodes de l’entreprise chinoise en matière de conception de smartphones.
Cet accord avec Microsoft fait suite à un arrangement similaire trouvé il y a quelques mois avec Qualcomm ; ainsi qu’au dépôt, en 2015, de quelque 3 700 brevets.
Il se traduira, à compter du mois de septembre, par le préchargement, dans les téléphones Mi 5, Mi 4s, Mi Max, Redmi 3 et Redmi Note 3, de Word, Excel, PowerPoint, Outlook et Skype – l’offre pouvant varier en fonction des appareils et des opérateurs.
Microsoft continuera, en parallèle, à propulser le service de stockage en ligne Mi Cloud, via sa plate-forme Azure.
Depuis sa levée de fonds de plus d’un milliard de dollars bouclée fin 2014, Xiaomi manifeste clairement l’ambition de s’ouvrir à de nouveaux marchés.
Le temps presse, à l’heure où la fenêtre de tir se réduit sur un marché chinois en perte de vitesse : quand les ventes ont stagné entre le 1er trimestre 2015 et le 1er trimestre 2016, celles de Xiaomi ont reculé de 9 %, selon Strategy Analytics.
L’effet au niveau mondial est immédiat : au dernier pointage d’IDC, Xiaomi est éjecté du top 5 des constructeurs, dépassé par deux compatriotes : OPPO et vivo.
Le lancement, aux États-Unis, de plusieurs produits dont une set-top box sous Android TV (présentée lors de la dernière Google I/O) pourrait permettre à la firme de se rapprocher des 100 millions d’appareils vendus dans l’année, contre environ 70 millions en 2015 et 60 millions en 2014.
* Dans le cadre de ces accords, Microsoft négocie un « pacte de non-agression » en échange d’une taxe pour chaque terminal Android vendu. Ce qui lui rapporterait plusieurs milliards de dollars par an, avec une marge de 95 %.
Crédit photo : N Azlin Sha – Shutterstock.com
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