Guerre des brevets : Google accuse le duo Nokia – Microsoft de fomenter un complot
Google a porté plainte devant la Commission européenne. A travers le patent troll Mosaid, Nokia et Microsoft chercheraient à écarter la concurrence sur le marché des smartphones.
La guerre des brevets dans les technologies mobiles s’intensifient avec ce nouveau front ouvert par Google.
La firme Internet de Mountain View, qui vient d’intégrer Motorola pour renforcer l’écosystème Android, accuse Microsoft et Nokia de complot.
Elle a récemment déposé une plainte officielle dans ce sens auprès de la Commission européenne.
Pourquoi cette poussée d’urticaire dans le monde des smartphones ? Google considère que le duo Microsoft – Nokia a organisé un système visant à écarter la concurrence par le biais de Mosaid.
Cette structure est qualifiée de « patent troll ». Elle serait uniquement destinée à optimiser les royalties issus de l’exploitation des brevets. Quitte à faire appel à la justice pour augmenter la pression sur les contestataires.
Selon Google, Microsoft et Nokia ont basculé 1200 brevets dans cette entité Mosaid. Un nom pas totalement méconnu.
ITespresso.fr a mené plusieurs enquêtes sur ce patent troll qui a récupéré un fonds de brevets de Nokia et qui servirait de tremplin à Microsoft pour contrôler leur exploitation.
Sa propriété a fait l’objet d’une bataille intense : initialement, Mosaid a acquis en septembre 2011 la société luxembourgeoise Core Wireless Licensing, qui disposait d’un portefeuille de brevets émanant de Nokia (on parlait de 2000 brevets à l’époque).
Après avoir été courtisé par la société canadienne WiLan (fournisseur de solutions sans fil), le fonds Sterling Partners est devenu le propriétaire officiel de Mosaid au final.
Il servirait en fait de couverture légale à Nokia et Microsoft pour tirer profit des brevets.
Google perçoit cette manoeuvre comme une volonté de gêner la concurrence.
« Par le biais de patent trolls, Nokia et Microsoft ont monté une coalition visant à augmenter le coût de production des terminaux mobiles pour les consommateurs », considère la firme Internet de Larry Page.
De son côté, Microsoft considère qu’il s’agit d’une « tactique désespérée de Google ».
Et rappelle à son rival qu’en détenant 95% du marché de la recherche et de la publicité sur mobile, le groupe Internet ferait mieux de prendre en considération les risques de procédures antitrust.
Pour être complet sur le sujet, précisons que Bruxelles ouvre une enquête visant Motorola Mobility en avril dernier.
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