Brevets : IBM multiplie ses initiatives open source
La firme américaine voudrait accélérer la mise à disposition libre de plusieurs de ses brevets, en collaboration avec l’OSDL.
Avec plus de 2 900 brevets déposés auprès de l’U.S. Patent and Trademark Office (PTO), IBM devrait remporter le trophée de l’entreprise qui a enregistré le plus d’innovations technologiques en 2005. Ce qui n’est pas une surprise en soi puisque IBM remporte ce record depuis treize ans consécutivement.
En revanche, même si la tendance n’est pas nouvelle, nombre de ses brevets profiteront au mouvement open source. IBM devrait en effet annoncer plusieurs initiatives visant à donner un coup de pouce aux développeurs d’applications déployées sous licence libre.
Dans ce cadre, le géant collaborera avec l’OSDL (Open Source Development Labs), un consortium visant à encourager les solutions open source pour les entreprises, notamment (voir édition du 20 juin 2003).
IBM entend partager les sources de ses technologies aux côtés de celles de Red Hat, Novell et VA Software notamment dans le cadre du projet Open Source Software as Prior Art et dont le site Web autorisera des recherches dans les codes des logiciels libres.
Accélérer les développements
Autre initiative en vue, en collaboration avec le PTO cette fois. IBM devrait lancer l’Open Patent Review, un programme qui vise à simplifier l’accès aux brevets, notamment en direction des universités et organisations académiques.
Le programme devrait s’agrémenter également d’un soutien pour les personnes qui consulteront les brevets. Enfin, IBM souhaiterait développer un index de qualité des brevets (Patent Quality Index) sous la direction de R. Polk Wagner, professeur à l’université de Pennsylvanie.
Au delà de chercher à lancer des pieds de nez à Microsoft, l’initiative d’IBM n’est pas gratuite ou purement idéologique. Le nombre de conflits autour des brevets technologiques (logiciels et matériel) se sont multipliés ses dernières années aux Etats-Unis, entraînant des procès fleuves et des millions de dollars de dépenses en frais de justice. Dans ce cadre, IBM est toujours en conflit avec SCO qui l’accuse de violation de propriété intellectuelle (voir édition du 11 octobre 2005).
Partager entre tous ces secrets technologiques permettraient, a priori, d’éviter ce genre de situation conflictuelle. De plus, il semble évident que la mise à disposition des sources logiciels favorise l’émergence de communautés de développeurs et d’écosystèmes applicatifs.