Brevets : Yahoo se montre ferme vis-à-vis de Facebook
Yahoo invoque une violation généralisée de brevets et déchaîne son courroux sur Facebook. Les relations s’enveniment entre les deux parties.
Dépositaire d’un recours judiciaire auprès d’un tribunal fédéral de Californie, Yahoo prétend jouir d’une propriété intellectuelle exclusive sur une dizaine de brevets dont Facebook se serait illicitement arrogé les droits d’exploitation.
Les développeurs de Facebook auraient ainsi violé un généreux portefeuille de licences relatives à la gestion de la confidentialité des internautes, aux systèmes de messagerie, à la diffusion d’encarts publicitaires et dans une moindre mesure à la personnalisation de l’interface.
L’ensemble des technologies incriminées auraient fait l’objet, auprès des instances compétentes, d’une validation bien avant que Facebook n’émerge des limbes du Web.
Yahoo, qui s’est constitué un arsenal de brevets depuis sa création en 1995, fait précisément jouer cette préexistence sur la Toile, en qualité de géant de la première heure, avant l’éclatement de la bulle en 2001.
Le clash couvait depuis un certain temps. En février, Yahoo avait commencé à mettre la pression sur la société Internet de Mark Zuckerberg. En vain apparemment.
Le groupe Internet pionnier déclare ainsi qu’il en va de sa « responsabilité envers ses actionnaires, employés et ses autres partenaires, de protéger sa propriétés intellectuelle« .
Du côté de Facebook, un porte-parole juge cette initiative « étonnante », à contre-courant, au regard de la relation de confiance qui animait jusqu’alors les deux parties.
Mais la société exploitant le plus grand réseau social (850 millions de membre) entend se défendre, ce qui risque de brouiller un peu sa prochaine introduction en Bourse.
Opportune ou raisonnée, une telle manoeuvre intervient à l’heure où le navire Yahoo, en proie au naufrage, tangue dangereusement.
Fraîchement investi au poste de P-DG en lieu et place du cofondateur Jerry Yang, le dénommé Scott Thompson s’est vu confier le commandement sur fond d’une restructuration d’envergure qui induirait la suppression de plusieurs milliers de postes.
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