Brexit : des remous dans l’industrie high-tech asiatique

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Tandis que les places boursières asiatiques s’effondrent des suites du Brexit, les industriels du secteur high-tech expriment leurs craintes.

Un vent de Brexit souffle sur les places boursières asiatiques.

Au Japon, l’indice Nikkei plongeait de 7,92 % ce vendredi en clôture, à son plus bas depuis quatre mois, dans un contexte de forte appréciation du yen en raison de son statut de valeur refuge au même titre que le franc suisse.

Même tendance à la Bourse de Hong Kong, qui terminait en baisse de 2,92 %, à 20 259,13 points. Ainsi qu’à Shanghai (- 1,30 %) et à Shenzhen (- 0,76 %).

À Tokyo, les valeurs exportatrices ont dévissé, notamment dans le secteur technologique : – 8,31 % pour Panasonic, – 5,69 % pour Canon…

Il devrait s’écouler au moins deux ans avant que le Royaume-Uni sorte de facto et de jure de l’Union européenne. Pour autant, du côté de Samsung, on envisage déjà de relocaliser le siège social actuellement basé à Londres.

Selon le Korea Herald, l’industriel sud-coréen craint que l’indépendance britannique entraîne une hausse des taxes à l’importation pour les produits fabriqués dans l’UE. Or, c’est le cas pour ses téléviseurs (en Slovaquie et en Hongrie) ou encore pour ses solutions domotiques (en Pologne).

Même discours chez le Taïwanais Acer, dont le CEO Jason Chen évoque, d’après DigiTimes, une « baisse de la demande sur le marché européen » liée aussi bien à la fluctuation des taux de change qu’à la perte de confiance des consommateurs après l’épisode Brexit.

Principal dirigeant de Canon (dont le chiffre d’affaires 2015 a été réalisé à 28 % en Europe), Fujio Mitarai se dit « atterré » par l’issue du scrutin, qui « va remettre en cause les perspectives de croissance économique au Japon ».

Jesper Koll, de WisdomTree Japan, relativise auprès de Reuters : les plus impactés seront les banques et les assureurs japonais, qui s’appuient sur les marchés londoniens à hauteur de 25 à 35 % de leurs financements.

Les économistes estiment que le Brexit pourrait faire perdre 0,1 à 0,3 point de PIB au pays, en fonction des liens que le Royaume-Uni maintiendra avec l’Union européenne. Tout en mettant des bâtons dans les roues du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a engagé des réformes sous la bannière « Abenomics » pour mettre un terme à des décennies de déflation.

Face à la hausse du yen, la Banque du Japon s’est dite prête à fournir de la liquidité en quantité suffisante pour assurer la stabilité des marchés. Le ministère des Finances n’exclut pas la possibilité d’une intervention en concertation avec le Trésor américain.

Crédit photo : KPG_Payless – Shutterstock.com

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