Brian Krzanich – Intel : la Loi de Moore reste pertinente (désolé pour ses détracteurs)

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Le CEO d’Intel a présenté les futurs enjeux technologiques de la firme : IoT, big data et infrastructures nouvelle génération pour data centers.

La fin de la Loi de Moore est un peu exagérée, à en croire Brian Krzanich. Le CEO d’Intel s’appuie toujours dessus en déroulant la stratégie du groupe.

Il vient de réactualiser la feuille de route pour mettre en avant les principales orientations technologiques et business.
« Fondamentalement, c’est une loi économique et Intel continuera à consolider sa valeur », clame Brian Krzanich.

Rappelons-en le principe édicté en 1965 par Gordon Earle Moore, co-fondateur d’Intel : le nombre de transistors par unité de surface des circuits électroniques intégrés double  tous les deux ans par réduction de leur taille.

Cette course à la miniaturisation des puces est menée à coût de production fixe. Même s’il faut intégrer la charge associée aux lourds programmes de R&D et à la fabrication d’usines de production des composants. Intel y met les moyens. En 2015, il a consacré 24% de son chiffre d’affaires à l’innovation.

« En 34 ans dans l’industrie des semi-conducteurs, j’ai été le témoin de la mort annoncée de la Loi de Moore au moins à quatre reprises », ironise Brian Krzanich en présentant la feuille de route d’Intel.

« Alors que nous passons du 14 nanomètres [finesse de gravure des processeurs, ndlr] au 10  nanomètres et nous projetons d’atteindre 7 nanomètres puis 5 nanomètres voire au-delà, nos projets prouvent que la Loi de Moore est bel et bien vivante et qu’elle se porte bien. »

Alors que d’autres industriels du secteur des semi-conducteurs ou experts informatiques comme Gérard Berry (professeur au Collège de France) dans une chronique sur Les Echos prédisent désormais la fin de la Loi de Moore, Intel garde son cap. « Le leadership industriel d’Intel avec la Loi de Moore demeure intact et nous allons poursuivre nos investissements en capacité R&D pour y parvenir. »

Cloud, big data, 5G, FPGA : les défis d’Intel

Dans les grandes évolutions stratégiques d’Intel, la place des processeurs dans les ordinateurs perd de l’influence. Même si ce business a été florissant pendant des décennies.

Dans le segment des PC, il a rayonné à travers la puissante alliance technologique et commerciale Wintel (Microsoft et intel). Même s’il a été compliqué de dupliquer cette influence dans des terminaux mobiles comme les smartphones et les tablettes en raison de la concurrence d’ARM.

Dans sa communication, Brian Krzanich met désormais en exergue les prochains enjeux (guère surprenants au demeurant) : cloud et data center, Internet des objets en lien avec l’essor des produits connectés (au cloud), la connectivité 5G et les circuits intégrés reprogrammables (FPGA) à associer aux performances des processeurs.

Sur tous ces segments de marchés, Intel accaparer les technologies adéquates. D’où la méga-acquisition d’Altera par Intel survenu l’an passé pour renforcer son expertise sur les FPGA (field-programmable gate array) autour des solutions reprogrammables.

Les technologies de mémoire (3D Xpoint) seront également davantage exploitées, tout comme les architecture Rack Scale Architecture (cloud & software-defined infrastructures) et le potentiel de la combinaison photonique & silicium (ou comment s’appuyer sur de nouvelles générations de puces pour transmettre des données par des rayons optiques). Le principal cas d’usage serait l’accélération des performances de transmission d’information via les centres de données.

Quant à la connectivité 5G, elle est associée à des moteurs d’innovation à des challenges technologiques comme la voiture autonome qui nécessitera des transmissions permanentes avec les environnements extérieurs et les infrastructures routières de nouvelle génération.

Autant de sujets sur lequel la puissante machine R&D déclinée en réseau d’Intel Labs dans le monde s’est déjà appropriée.

En l’état actuel, Intel se concentre davantage sur la restructuration que sur la prospection. La firme de semi-conducteurs devrait supprimer jusqu’à 12 000 postes d’ici mi-2017 (soit 11% de ses effectifs). Une reconfiguration présentée comme une transition pour explorer les relais de croissance plus rapidement.

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