Brice Hortefeux veut intégrer le « blocage des sites pédo-pornographiques » dans la future LOPPSI
Le ministre de l’Intérieur compte pousser un dispositif de filtrage Internet au nom de la protection de l’enfance sur le Web. Une bonne intention louable au départ mais attention à l’application.
La mise en place d’un dispositif français de filtrage à grande échelle sur Internet pourrait arriver dès 2010.
Le 25 novembre, lors de la session des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a annoncé qu’il avait l’intention de proposer « le blocage » de sites Internet hébergeant des images pédo-pornographiques.
Une mesure qui devrait s’inscrire dans le cadre de l’examen parlementaire de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI). Les débats devraient débuter entre fin janvier et début février 2010.
Interpellé en séance publique par Jacques Myard (député UMP des Yvelines) sur les « dangers de l’Internet », Brice Hortefeux a déclaré qu’il avait l’intention de « bloquer » les sites Internet contenant des images de mineurs à caractère pornographique. « Ce sera une première », a précisé le ministre de l’Intérieur.
Ce projet de filtrage au nom de la protection des enfants sur Internet titille aussi le Président de la République Nicolas Sarkozy mais aussi d’autres membres du gouvernement comme Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la Famille, qui prône « une éducation vis-à-vis des médias » ou Valérie Létard, secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité, qui penche pour « un filet de sécurité » face aux images violentes disponibles sur Internet.
Reste maintenant à savoir comment un tel dispositif sera concrètement mis en place et quel rôle les fournisseurs d’accès Internet, les portails et les moteurs vont jouer. La vigilance sera aussi de vigueur face aux risques d’atteinte aux libertés individuelles et à la liberté d’expression.
Il existe déjà des dispositifs d’alertes pour les internautes souhaitant alarmer les forces de police de présence de contenus illicites sur Internet comme le site PointDeContact.net exploité par l’AFA (Association française des fournisseurs d’accès et des services Internet) ou le portail public de signalement des abus constatés sur Internet (escrocquerie, pédophilie…) inauguré en début d’année.