Nous ne visons pas les start-up qui utilisent le terme « pitch » en tant qu’anglicisme, mais celles qui le déposent en vue d’une exploitation commerciale.
C’est, en substance, le message que Brioche Pasquier a fait passer lundi en réaction à l’enflement d’une polémique dans le monde entrepreneurial.
Des voix se sont élevées contre le groupe agroalimentaire, qui multiplie les mises en demeure.
Petit Web s’est fait l’écho de l’une d’entre elles, visant les « Pitch Parties ».
Sous la pression de Brioche Pasquier, qui a déposé en 1985 la marque « Pitch » donnée à ses brioches fourrées au chocolat, la structure organisatrice de ces sessions axées sur la présentation de soi en public a mis ses activités entre parenthèses.
Elle propose deux pistes : soit une « coexistence pacifique » des marques, « dont aucune ne peut heurter l’autre », soit un partenariat entre le groupe industriel et les entrepreneurs qui participent aux « Pitch Parties ».
Associé au projet, l’entrepreneur et investisseur Frédéric Bascuñana dénonce le fait que Brioche Pasquier ait obtenu la marque dans d’autres classes que l’alimentaire ; y compris, en l’occurrence, la formation, dans laquelle entrent les « Pitch Parties ».
« C’est un peu comme si un fabricant de brioches avait déposé ‘ blockchain ‘ », résume-t-il, enjoignant l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) à « favoriser la coexistence des marques » et à « mieux étudier la réalité des activités dans les classes visées », non sans affirmer aux « tenants d’une langue 100 % française » que « là n’est pas la sujet ».
Certains coups de gueule poussés dans la sphère du numérique se sont fait entendre de professionnels du droit. Il en ressort qu’une fois une marque enregistrée, seule une procédure en annulation pour défaut de caractère distinctif peut éventuellement être envisagée.
Il semble, à la lecture des témoignages d’entrepreneurs – dont celui de la cocréatrice d’un jeu anciennement baptisé Pitch Me Up -, que Brioche Pasquier ait délaissé le monde du golf, où le terme « pitch » est également utilisé, pour désigner une balle restant sur place après l’impact.
Cette acception figure dans plusieurs dictionnaires parmi lesquels le Larousse en ligne, où figure aussi la définition « entrepreneuriale » du pitch* : un bref résumé accrocheur destiné à promouvoir un film, un livre, etc.
Dans une note du 5 avril 2012, l’Académie française recommande d’employer, dans le domaine des techniques de la communication, les équivalents que sont « présentation », « argumentaire » et « démonstration ».
* Le Petit dictionnaire illustré de l’innovation et de l’entrepreneuriat précise que l’emploi du terme – qui a donné, par dérivation, le verbe « pitcher » – est inspiré de la théorie de l’« elevator pitch » : la durée d’un bon résumé ne doit pas excéder celle qu’on passe dans un ascenseur.
Crédit photo : konektasummit via VisualHunt.com / CC BY-NC-SA
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