Bruits suspects autour de BubbleBoy et FunLove
Le virus BubbleBoy, qui se déploie au travers des messageries Outlook sous Windows 98, fait énormément parler de lui. Curieux de voir d’où viennent les bruits les plus alarmistes… Mais à qui profite la peur ?
BubbleBoy serait un virus qui infesterait l’ordinateur par simple affichage du mail auquel il est attaché, voire par simple sélection dans la liste des mails d’Outlook ou Outlook Express…
Les messages du style « N’ouvrez pas le mail « Join the pen pal », il contient un virus qui à la simple lecture efface le contenu de votre disque dur » font florès depuis des lustres. Ces encombreurs de messageries ont toujours provoqué le ricanement ou l’exaspération des connaisseurs. Lesquels savent bien que seule l’ouverture d’un exécutable, expédié par mail sous forme de fichier joint, peut endommager l’ordinateur.
Las ! Voici que ce sage principe est en ce moment battu en brèche par toute une série d’articles, aussi alarmistes que mal renseignés, sur ce nouveau venu dans la cour des virus, BubbleBoy. Des dépêches aux propos terrifiants ont fait état de ce virus, qui ne se serait pas répandu, et qui serait conservé dans les disques durs, très secrets, des « laboratoires » de « chercheurs ». Lesquels s’avèrent n’être en fait que… l’éditeur anti-virus Network Associates. Bref, voilà un virus que personne n’a jamais vu, qui ne serait détenu que par un vendeur d’anti-virus, mais contre lequel il serait bien vu de se prémunir… avec les logiciels de la firme, bien sûr, en l’occurrence McAfee.
Rebelote ces derniers jours avec le virus FunLove, qui, selon l’éditeur d’anti-virus Symantec, aurait mis KO une grande entreprise européenne, sans qu’on sache laquelle. Et, là encore, de n’accorder foi qu’à des déclarations d’éditeurs…
Certes, la prudence s’impose face aux virus et aux fichiers joints suspects ; d’autant plus que les logiciels Microsoft, tellement imbriqués les eux dans les autres (composant OLE, ActiveX et autres), farcis de trous de sécurité, ne sont guère faits pour rassurer les utilisateurs. Néanmoins, il semblerait que la circonspection soit aussi de mise face à des déclarations n’émanant pas d’organismes réellement indépendants. Les cas de canulars intentionnellement organisés se sont déjà produits par le passé. Comme en septembre 1998, lors de l’affaire du bénin virus Remote Explorer, annoncé en son temps comme le virus du siècle. Et déjà par Network Associates.