Alors que les autorités américaines avaient validé, à la mi-août, l’OPA d’Oracle sur Sun Microsystems, la Commission européenne avait décidé, de son côté, de lancer une enquête approfondie sur cette transaction, afin de vérifier que le rapprochement de ces deux géants de l’IT ne portera par atteinte à la concurrence dans le domaine des bases de données.
En cas de confirmation de l’OPA, Oracle prendrait le contrôle de MySQL, propriété de Sun et leader du marché des bases de données ouvertes, alors qu’Oracle domine le marché des bases de données propriétaires.
Si les autorités européennes ont jusqu’au 19 janvier 2010 pour rendre leurs conclusions sur cette acquisition, la transaction entre Oracle et Sun pourrait vite être comprise. Le quotidien The Financial Times révèle en effet que l’Union Européenne pourrait rapidement entamer des démarches pour bloquer ce rachat.
Selon des « observateurs à Bruxelles », comme le mentionne le journal, les autorités européennes à la concurrence s’exprimeront dans quelques jours pour officialiser formellement une objection au rapprochement de Sun et Oracle, qui serait alors une première étape vers le blocage de la transaction, annoncée en avril dernier, pour un montant de 7,4 milliards de dollars.
Prise de contrôle de MySQL : Oracle ne voudrait pas faire de concessions
Cette objection risque de porter un sacré coup d’arrêt au projet d’Oracle de mettre la main sur Sun. Larry Ellison, le P-DG de l’éditeur américain, n’a en effet jamais caché son impatience de voir le rachat se boucler rapidement.
Initialement, Oracle espérait pouvoir définitivement conclure l’acquisition de Sun d’ici la fin du mois de septembre dernier, et ainsi s’emparer du langage de programmation Java, sur lesquels sont basés la plupart des logiciels middleware d’Oracle, le système de base de données ouverte MySQL et le système d’exploitation Solaris.
Si le blocage est confirmé, Oracle devra faire des concessions pour débloquer la situation, faire appel à la justice, ou, situation improbable, renoncer à son OPA sur Sun. De son côté, l’Europe ne cache pas son inquiétude : « Nous avons des préoccupations concernant le marché des bases de données », a expliqué Jonathan Todd, porte-parole de la Commission européenne, rapporte l’AFP. « Et nous avons exprimé il y a une dizaine de jours nos préoccupations quant au fait qu’Oracle n’avait pas fourni des réponses » jugées satisfaisantes pour lever les doutes sur une possible distorsion de la concurrence sur le marché des bases de données.
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