Build 2016 : Cortana gagne en intelligence artificielle
Cortana prend de l’importance dans l’écosystème Microsoft. L’ouverture aux développeurs s’accélère aussi.
Entre Cortana et l’intelligence artificielle, la distinction est de moins en moins évidente dans le discours de Microsoft.
On en a eu l’illustration ce mercredi en ouverture de la conférence Build 2016 : la firme ne parle plus seulement d’un assistant vocal, mais d’une « plate-forme intelligente » capable d’appliquer la puissance du langage humain à toutes les interfaces informatiques.
Cette notion de « Conversations as a Platform » se situe à la croisée de trois piliers stratégiques : Azure, Office 365 et Windows 10.
Microsoft projette aussi des jonctions avec la réalité augmentée, par l’intermédiaire du casque Hololens. Mais en la matière, on reste en mode projet, le produit commençant tout juste à être livré aux développeurs.
Cortana partout
Cortana lui-même (ou plutôt elle-même, son nom étant inspiré d’un personnage féminin du jeu vidéo Halo) est en « construction perpétuelle ». Un million de questions lui sont désormais posées chaque jour selon Microsoft, qui revendique « près de 1 000 applications » exploitant ses capacités de commande vocale.
Les développeurs joueront un rôle majeur dans le développement de l’offre, y compris sur les environnements iOS et Android. Un app store leur est d’ailleurs ouvert.
L’expérience évolue aussi sur Windows 10 : sur la prochaine mise à jour majeure (« Anniversary Edition », prévue pour cet été), les fonctions essentielles de Cortana seront accessibles au niveau de l’écran de veille, dans 13 pays.
L’accent est mis sur l’intégration au sein d’Outlook. En analysant – avec la permission de l’utilisateur – l’agenda et la messagerie électronique, Cortana peut programmer des rendez-vous et suggérer d’autres créneaux en cas de conflit.
La puissance du contexte
La dimension contextuelle associée à l’intelligence artificielle prend tout son sens à travers la fonction de rappels : en lisant le contenu des e-mails, Cortana peut déterminer les échéances importantes et gérer les actions associées, par exemple l’envoi d’un document à un correspondant donné, la saisie d’une note de frais… ou la réservation d’une table pour déjeuner.
C’est là que les développeurs ont une carte à jouer. Microsoft met d’ailleurs à leur disposition – pour l’heure en bêta privée – un service « Proactive Actions » destiné à connecter sites et applications (non compatible avec iOS en l’état actuel) à Cortana, qui va fournir des informations contextuelles.
Mais la firme de Redmond va plus loin : à l’instar d’un Facebook avec son application Messenger, elle cherche à centraliser l’expérience utilisateur dans son propre outil de communication, en l’occurrence Skype.
Généreusement mis en avant dans la nouvelle version du logiciel, Cortana assure l’interface avec les sites et les applications… ou plus exactement les robots que les développeurs auront créés, que ce soit pour la livraison d’une pizza ou la réservation d’une chambre d’hôtel.
JavaScript ou C ?
L’enjeu pour Microsoft est de pouvoir fournir suffisamment d’informations à ces bots avec une intervention minimale de l’utilisateur. Ce qui suppose que lesdits bots soient suffisamment « intelligents » pour interpréter les requêtes en langage naturel.
Un framework a été développé à cet effet. Il fonctionnera avec Skype, mais aussi d’autres services de communication comme Slack, Telegram, l’e-mail ou le SMS. Les bots seront codés en node.js ou en C sharp.
L’intelligence artificielle n’en est pas encore au niveau de l’humain, si bien que tout est loin d’être automatique. Il faudra intervenir en back-office pour ajouter des synonymes, taguer des expressions ou rectifier certaines interprétations (un lieu considéré comme une personne dans la démo de Microsoft).
Pour enrichir les capacités de ces services, un portefeuille de services cognitifs est disponible : 22 API réparties en 5 catégories (« vision », « speech », « language », « knowledge », « search »).
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