Bunkr absorbée par Synthesio : dur de supplanter PowerPoint
Synthesio acquiert Bunkr pour intégrer l’outil de création de présentation dans sa plateforme de veille sur les médias sociaux réalisée pour le compte de marques.
Synthesio, fournisseur de solutions de gestion de la relation client et de la réputation sur les médias sociaux, boucle sa première acquisition avec Bunkr.
Cette start-up avait développé un outil de création de présentation alternatif à l’indéboulonnable PowerPoint de Microsoft.
Le montant de la transaction n’a pas été révélé.
« La technologie de Bunkr va réellement enrichir la fonctionnalité existante de reporting de Synthesio avec une dynamique nouvelle, stratégique et utile pour les utilisateurs », évoque Diana Martins, qui occupe les fonctions d’International Marketing Manager de Synthesio dans une contribution blog en date du 17 janvier.
« Cette acquisition va permettre de fournir la meilleure plateforme et expérience de Social Intelligence du marché à l’ensemble de nos clients. Bunkr sera totalement intégré à la plateforme Synthesio au troisième trimestre 2017. »
Bunkr : un modèle difficile à stabiliser
Pour Bunkr, c’est la fin d’une aventure start-up qui avait démarré il y a cinq ans sous la houlette d’un trio d’entrepreneurs (Jean-Christophe Fossati, Edouard Petit et Alexis Jamet).
En 2014, elle avait levé un million d’euros auprès d’Idinvest Partners et d’investisseurs individuels comme Xavier Niel (Iliad-Free) et Daniel Marhely (Deezer).
Dans sa propre contribution blog, Bunkr explique que le support de son app de présentation s’achèvera fin mars. Il est possible d’exporter les présentations au format PDF en guise de sauvegarde.
Une fois l’échéance passée, les utilisateurs sont prévenus dans l’espace Questions/Réponses: « Vos présentations, ainsi que votre compte Bunkr vont être supprimées à la date du 31 mars 2017. La base de données sera entièrement détruite. »
Bunkr revendique une base de 150 000 utilisateurs dans le monde. Mais on ignore la proportion de ceux qui avaient accepté de basculer en mode payant.
L’équipe fondatrice de Bunkr se montre lucide dans l’échec du projet et de son modèle économique.
« Depuis le début de l’aventure, l’application Bunkr était entièrement gratuite et n’avait pas de modèle économique. Notre objectif était de dépasser une masse critique d’utilisateurs actifs rapidement afin de tester plusieurs voies de monétisation. »
Tout en explicitant le raisonnement suivi pour cerner le modèle adéquat. Le modèle Freemium n’a pas marché malgré plusieurs formules testées. « Trop peu de d’utilisateurs étaient prêt à payer pour ce type d’application », précise l’équipe de Bunkr.
Néanmoins, il existe des outils alternatifs à PowerPoint (la liste est fournie par Bunkr plutôt fair play): Google Slides, Slide, Haikudeck, Emaze, Sketchdeck, Slidebean et Swipe.
Synthesio : une piste d’intégration
En janvier 2016, Bunkr se tourne vers un modèle B2B avec la mise à disposition d’une API (connecteur) permettant d’automatiser la création de reports pour les entreprises. A cette étape, elle rencontre sur son chemin Synthesio.
« Durant cette collaboration, Synthesio a manifesté un intérêt pour acquérir notre technologie afin de l’intégrer à son produit. » On comprend mieux le cheminement qui a abouti à ce rapprochement.
L’acquéreur Synthesio a les reins plus solides en termes de financement après avoir bouclé une levée de fonds de 20 millions de dollars auprès d’Idinvest (le même fonds qui avait soutenu Bunkr) à la fin du premier trimestre 2014.
L’éditeur spécialisé, qui évalue la réputation des marques sur les médias sociaux (monitoring, études, analyses englobées dans le concept marketing de social intelligence), a poursuivi dans cette voie avec une nouvelle levée de fonds de 8 millions d’euros bouclée en mars 2016.
Fondée en 2006 par Thibault Hanin et Loïc Moisand, Synthesio affiche des références clients comme Deezer, Peugeot, Orangina Schweppes ou Covéa. La société possède des bureaux à New York, Paris, Londres, et Singapour.
Crédit photo : Synthesio : de gauche à droite: Alexis Jamet, Loïc Moisand, Edouard Petit et Thibault Hanin